Bas-Uélé : Les jeunes étudiants curieux des ressources fiscales pour l’efficacité des ETD
Face aux ETD –Entités territoriales Décentralisées- qui se caractérisent par un déficit de gouvernance en matière fiscal et très moins performant pour fournir les services sociaux de base aux citoyens, un débat communautaire a été engagé le 20 février 2024 avec les jeunes étudiants habitant le chef-lieu de la province du Bas-Uélé.
Edmond NAMUNGA GAGA, politologue et Administrateur de budget à l’université protestante du Congo-Nord, UPCN-Buta, a animé cette tribune d’expression populaire au quartier LONGA, à MAKALA dans la commune de DEBADE sur les défis de la fiscalisation nationale, provinciale et celles des entités territoriales décentralisées.
Les étudiants ont soulevé des questions paraissant banales, mais qui traduisent plutôt leurs scepticisme face au manque des changements visibles à la suite de prélèvement des taxes qui se heurte à l’absence de transparence, d’efficacité et d’une meilleure gouvernance. Lorsque l’assistance demande la signification et le bien fondé de rétrocession et de ce qu’ils ont souvent entendu parlé de la caisse de péréquation, ils s’interrogent tout simplement autour de la rétribution des recettes générées à partir des taxes, impôts et redevances. Comme l’a exprimé Joséphine YEMBA étudiante de la faculté de psychologie à l’UPCN-Buta.
La rétrocession, aberration juridique
En réponse aux questions du public, l’intervenant tout en pesant le sentiment de son auditoire, a indiqué que l’effectivité du transfert des pouvoirs par Kinshasa aux provinces laisse toujours ces dernières dans une dépendance de la “discrétion” du pouvoir central pour bénéficier de la rétrocession. Edmond NAMUNGA GAGA trouve que sans la retenue à la source des 40% des recettes à caractère national, comme l’exige la constitution, les ETD ne vont pas fournir des services publics plus efficaces localement.
“La rétrocession est une aberration juridique”, certifie Edmond NAMUNGA GAGA. Malgré l’argent prévu pour les provinces émanant de la caisse de péréquation, la décentralisation n’arrive toujours pas à réduire les fossés d’inégalités entre les provinces. Il fait en outre remarqué que les recettes locales et de la province ne peuvent pas assurer ou garantir le développement des ETD dans le Bas-Uélé. Cette fragilité est due aussi à la dépendance des ressources de rétrocession et à la faiblesse des prélèvements des taxes localement.
Souhait du développement des EDT et du bien-être
De quelle manière les entités territoriales décentralisées, ETD, le cas de la province du Bas-Uélé, parviendront à contrôler et jouir elles-mêmes de leurs impôts et taxes ? Comment faire de la répartition des compétences et les ressources entre les ETD, les provinces et le gouvernement central ?
Ces questionnements résument d’autres préoccupations soulevées par ces jeunes de Buta dans ce débat communautaire organisé par la synergie des médias de la province du Bas-Uélé avec l’appui d’IRI (international Republican Institut) que mène l’Ong MEPAD (Médias pour la Paix et la Démocratie)
Ce projet qui renforce les compétences des radios et des leaders des organisations des jeunes et des femmes, parvient à mobiliser les communautés qui participent activement à ces débats démocratiques. L’incidence de cette décentralisation sur le développement des collectivités locales et sur le bien-être des populations reste encore sur les discours des politiques plus de 10 ans après l’effectivité de ce mode de gouvernance.
Face à l’autonomie de gestion déclarée pour les entités décentralisées selon la constitution de la RD Congo, Edmond NAMUNGA GAGA, dans sa casquette de politologue, affirme que les responsables des ETD rendent compte non pas à la population locale à qui ils offrent des services publics, plutôt à leurs supérieurs de l’administrations centrales.
MORISHO GENZAI/Radio RUBI-BUTA-