Budget, candidatures au top job : comme une lettre à la poste ! (Tribune de José Nawel)

Pas la moindre fausse note. Tout est réglé comme une montre…suisse. Les méchantes langues auraient parlé de réflexe pavlovien. Voilà des décennies que ce rite dure.

Sur le front du budget, les législatures se suivent et se ressemblent. Comme deux gouttes d’eau. Qu’il régresse, qu’il stagne ou qu’il progresse -comme c’est souvent le cas-; le projet de loi des finances fait toujours la part belle au fonctionnement des institutions régaliennes. Aux secteurs sociaux de base (éducation, santé, logement…), aux rémunérations des fonctionnaires de l’Etat et à l’investissement, la portion congrue. En fait, des miettes.

Comme toujours, il se trouve quelques députés pour dénoncer cette disparité en terme d’affectation des ressources. Mais, le projet de budget finira inexorablement par être déclaré recevable. In fine, ça passera comme une lettre à la poste. Quant au social en ce compris le « ventre de l’agent de l’Etat » et l’investissement, promesse est faite d’intégrer cette équation à plusieurs inconnus au …prochain budget. Sous les tropiques rd congolaises, la vieille expression, « demain, on rase gratis » n’a pas pris la moindre ride.

Une cure de jouvence aussi à « ça passe comme une lettre à la poste« . En témoigne le récital intitulé « fatshimania » scénarisé et exécuté avec un rare talent et une harmonie toisant la perfection par les sociétaires de l’Union sacrée de la nation.

Concernant la candidature en vue de la réélection de Fatshi béton, il n’y a pas une feuille de papier à cigarette entre les géniteurs-autorités morales de la kyrielle des sigles qui recoupent toutes les lettres de l’alphabet. Le bilan du quinquennat, le programme, l’idéologie …-si tant est qu’elle existe- paraissent secondaires. Fatshi d’abord ! Mieux, Béton ou personne.

Comme une lettre à la poste s’applique aussi aux opposants au pouvoir en place. Chaque leader réel ou putatif se sent investi de la mission d’être présidentiable. Si ce n’est pas déjà la course à l’échalote, ça y ressemble très fortement. Des candidats au top job naissent à un rythme soutenu. D’ici au 08 octobre, il y a risque d’overdose.

Pour une élection présidentielle à un seul tour, pas sûr que cette vocation débordante joue en faveur des oppositions. Et nos chers opposants ne l’ignorent pas.

Mais quand l’égoïsme le dispute à l’égocentrisme qui le dispute à l’allocentrisme, il y a rarement place pour une dynamique unitaire. Chacun rêvant d’être khalife à la place du khalife dans la pure tradition déjà inaugurée « plus ça change, plus c’est la même chose« . Ce que feu Mungul résuma par la célèbre boutade- non encore démentie dans les faits – du véhicule qui demeure le même, mais seuls les chauffeurs changent.

Plus généralement, que ce soit pour le « débat très rituel » sur le budget ou pour les candidatures à la non moins rituelle présidentielle, difficile de soupçonner dans l’une comme dans l’autre séquence l’once de l’intérêt général au sens rousseauiste du concept. Ça sent de l’entre- soi. A mille lieues du pays réel.

José NAWEJ

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