CULTURE : Mort de Manu Dibango, Kimbembe Mazunga plonge la plume dans l’encre.

Il y a quelques jours, le 18 mars, plus exactement, nous avions lu, sur les réseaux sociaux, que le Grand Manu Dibango avait été infecté par le “Covid 19” mais l’artiste de 86 ans, selon Claire Diboa, sa manageuse, se reposait et récupérait dans la sérénité, avait demandé au public et aux amis de respecter son intimité. Hier, la nouvelle de son décès avait fait le tour de la “toile” mais avait été aussitôt qualifiée de “Fake news” jusqu’à ce fatidique matin.

Oui, il s’en est allé. Il est parti rejoindre son Maître, le Grand Kallé Jeff, le père de la musique congolaise moderne et ses compagnons de l’African Jazz International dont Tabu Ley Rochereau, Don Gonzalos, Mujos,…

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La plupart de personnes de ma génération, ont entendu parler de ce saxophoniste de renom, auteur-compositeur, chanteur, après le buzz de sa célèbre chanson “Soul Makossa”, sorti en 1972. Mais il se recommande de noter que, Emmanuel N’Djoké Dibango (dit Manu Dibango) avait, en Belgique rencontré le congolais Kallé Jeff qui l’avait engagé dans son orchestre et il avait même participé à l’enregistrement de l’intemporelle chanson “Indépendance cha cha cha”. Il a séjourné à Kinshasa, entre 1961 et 1963.

Il fut Maestro dans son art et c’est sans conteste! Blagueur et humoriste de premier ordre, je l’ai découvert, il y a 5 ans, au cours d’une soirée organisée par le Gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, en marge d’un festival de jazz organisé dans la capitale congolaise. Après le dîner auquel avait pris part A’salfo de “Magic System”, le Grand Manu, qui était accompagné de sa manageuse, exigea de voir jouer l’orchestre “Zaïko Langa Langa” de Jossart Nyoka Longo. C’était un lundi! Y’André intima l’ordre au gérant du music hall “Extrême” d’ouvrir et, illico presto, on fit venir Jossart et ses musiciens. Ce fut la fête! A’salfo envahit le podium lorsque Jossart entonna la chanson “Premier Gaou” au grand bonheur du vieux Manu qui passa la soirée à nous raconter les histoires au sein de l’African Jazz ou des guéguerres entre Kallé Jeff et Franco; entre Tabu Ley et un autre musicien, etc.

C’était, personne ne s’en doutait, sa manière de dire “adieu” à cette ville qui a, assurément, ajouté une pierre à cette édifice que fut cet homme dont la disparition ferme une autre page de la musique congolaise moderne.

Kimbembe Mazunga /Rédaction

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