Délégitimer et légitimer la CENI à la fois (Tribune de José Nawej)
Vu de France, le » en même temps » passe pour la marque de fabrique de l’actuel locataire de l’Elysée. Un positionnement qui, au fond, permet à Emmanuel Macron de ratisser large. De la droite à la gauche et vice -versa. Ou plus exactement d’être et de gauche et de droite.
Mais, l’homme politique zairo-congolais n’a pas attendu le Président Macron pour pratiquer le » en même temps « .
Déjà sous le Régime Mobutu, il n’était pas rare de voir des hommes politiques faire le grand écart au nom justement du » en même temps « . Ainsi naquirent des expressions ou formules qui font florès jusqu’à nos jours comme » la politique est dynamique » ou encore le » réalisme politique « . Des concepts qui, dans bien des cas, cachent -mal ?- l’opportunisme politique qui tient lieu de trame idéologique chez nombre d’acteurs politiques congolais. Avoir au minimum deux fers au feu permet de gagner à tous les coups.
Comment ne pas sentir l’arôme de » en même temps » version tropicale à travers les listes provisoires des candidats députés publiées par la CENI ? Tant certains des pourfendeurs du processus électoral en cours n’ont pas hésité à répondre à l’appel de la Centrale électorale. Et donc, quelque part, à » légitimer » le team Denis Kadima.
Difficile en effet de continuer à intenter un procès en légalité et en légitimité contre l’actuel leadership de la CENI après s’être inscrits sur les listes électorales. L’une des retombées de la publication des listes provisoires des candidats aux législatives, c’est que les partisans du » en même temps » ont de fait adoubé la CENI.
Il ne reste plus que le noyau composé notamment du Président honoraire Joseph Kabila et de Martin Fayulu. Que va faire l’autorité morale du FCC ? Quelle est la marge de manœuvre du leader de l’Ecidé ? L’un et l’autre disposeraient-ils d’un plan B ? Ou alors, l’heure a-t-elle sonné de crier » malheur aux absents sur ? Quid de ce chaudron de l’Est véritable inconnu dans cette équation-électorale ?- de fin d’année?
A moins de cinq mois des élections quasi générales des certitudes ne balaient pas les interrogations.
José NAWEJ