Dernière pelletée de terre sur une mort-née !

Mort-née, la très controversée loi Tshiani a sans doute reçu, hier dans les travées de l’hémicycle, la dernière pelletée de terre. Croque-mort bien malgré lui, le député Sesanga s’est chargé avec maestria de cette mission de salubrité collective.

Non sans avoir écrit de sa belle plume une épitaphe sans équivoque : » La question de l’exigence des Congolais de père et de mère est hors du périmètre de la présente réforme « . Non sans avoir prononcé une oraison funèbre qui constate l’inanition absolue de la loi sur la prétendue » Congolité » en renvoyant à leurs chères études son porteur, ses soutiens, ses souffleurs et ses sponsors incapables de se cacher derrière leurs petits doigts.

Le deuil n’en valant pas la chandelle, le moment est venu de tordre le cou -plus au propre qu’au figuré- à une antivaleur qui a la peau dure. A savoir cette propension aussi maladive que proverbiale à coudre des lois sur mesure commandées et livrées à domicile.

Des lois frappées plutôt du sceau de circonstance que de celui de constance. Des lois d’occurrence et de concurrence. Des lois dont la date de péremption équivaut souvent à l’espérance de vie de leurs bénéficiaires. Des règles de » droit » très personnalisées voire personnifiées qui ont le triste mérite de laisser le pays vieillir sans grandir.

En l’occurrence, en légiférant hier comme aujourd’hui pour le confort du Prince, on conforte le dramaturge Pierre Corneille dans sa citation contenue dans Le Cid selon laquelle « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire « . Pour un pays dont la légitimité des dirigeants est souvent sujette à caution, éliminer par des tours de passe-passe certains adversaires potentiels à la présidentielle n’est à l’évidence pas la meilleure manière de consolider les institutions. Bien au contraire. Pareille subterfuge condamnerait la RDC à rester scotchée sur le banc estampillé » crise de légitimité« .

Or, l’Etat de droit que l’on chante matin, midi et soir requiert plutôt qu’on adhère ad vitam aeternam à l’essence d’une loi qui est son caractère général et impersonnel. Aux législateurs, tous étages confondus, de voter tous pour.

José NAWEJ

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