Dilemnes cornélien dans les travées ! (Tribune de José Nawej).

Pas facile d’être député de la majorité. Ici comme ailleurs. En particulier, en régime semi-présidentiel  ou semi-parlementaire et,  à fortiori, en régime parlementaire pur. Une motion de défiance dans l’hémicycle ? Voilà les élus de la majorité confrontés à un  dilemme cornélien.  En l’occurrence, le très controversé RAM-Registre des Appareils mobiles- charrie une motion émanant de l’opposition parlementaire extrêmement toxique dans les travées.

Voter la motion équivaudrait à désavouer le ministre mis en cause. Et donc quelque part, à sanctionner un des pans de la politique du Gouvernement. In fine ce serait se faire hara-kiri. Du pain béni, dans ce cas, pour l’opposition parlementaire qui aurait beau jeu de brandir la chute du ministre des PT NTIC comme un haut fait d’armes sur un sujet qui trouve un large écho dans le pays réel.  

Botter en touche ou repousser la motion au nom de la solidarité politique sonnerait, certes, comme un classique du jeu parlementaire. Loin d’être une spécificité ou une anomalie rd congolaise. Sous tous les cieux parlementaires,  la majorité a pour  coutume de rejeter une motion de l’opposition. 

Cette médaille-là comporte son revers. A savoir, vu de l’opinion, la preuve  par a+b d’une majorité « mécanique » abonnée au mot d’ordre tant décrié hier par les tenants du pouvoir d’aujourd’hui. En somme, la démonstration par les faits de ce que dans la France très gaullienne on se plaisait à qualifier de « parlement godillot« .

Au sein de l’opinion, ce tour de passe- passe parlementaire est souvent perçu comme une espèce de complaisance des députés de la majorité envers les leurs qui sont au Gouvernement. En proie au même impératif politique et -dans certains cas- un tantinet politicien de soutien inconditionnel au gouvernement, ceux des élus « rescapés »   des législatures précédentes  connaissent le prix -électoral-  à payer : le vote sanction.  Nombre de leurs collègues sont devenus « députés honoraires » au nom de l’implacable principe selon lequel « le ministre casse, le député paie« .   

Alors, quelle fortune aura la motion de défiance contre le ministre de PT NTIC ? Après avoir ramé, côté élus USN dans un palace du bord du fleuve, pour faire front et; côté députés FCC, pour faire valider la motion, qui va au finish ramer à contre-courant ? Pas la peine de gaspiller des rames de papier pour disserter sur le sujet.  La réponse est au bout des joutes parlementaires dont le coup d’envoi sera donné ce mercredi. 

José NAWEJ

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