
Elections : Parties partantes versus parties restantes
Le processus électoral ? Une affaire de parties prenantes. Toutes les parties prenantes alors. Une trivialité voire une lapalissade que de souligner cela ? Assurément. Mais, cela l’est moins dans le contexte du processus électoral en cours. Du moins, jusqu’à ce jour. Car, quelles que soient les lunettes que l’on emprunte, on ne voit pas la composante » oppositions » dans ce processus électoral.
Aucun regroupement de l’opposition ayant pignon sur rue ne s’implique dans les préliminaires des élections. Ni le FCC de Joseph Kabila, ni le quartet Katumbi-Fayulu-Matata-Sesanga, ni Nouvel Elan de Muzito, personne n’embouche la trompette électorale.
Certes, le Pouvoir et ses affidés n’ont pas tort lorsque, jurisprudence de l’UDPS 2006 en bandoulière, ils répondent que le boycott est aussi une expression de la démocratie. Le parti d’Etienne Tshisekedi avait zappé les élections et le ciel n’est pas tombé sur la tête des Congolais.
Un bémol, lorsqu’en 2006 l’UDPS boycotte les élections, d’autres partis de l’opposition comme le Palu et le MLC sont partants. Ce qui fait qu’au premier tour Joseph Kabila avait en face de lui au moins deux adversaires de taille : Antoine Gizenga et Jean-Pierre Bemba.
Or, à l’allure où va le train électoral version 2023 sans la frange oppositionnelle des parties prenantes, la présidentielle risque de se jouer entre Félix-Antoine et Tshisekedi Tshilombo. Pas besoin de parier un seul kopeck ou un seul franc congolais pour le nom du vainqueur. Pas la peine non plus de faire des projections encore moins d’effectuer des enquêtes d’opinions pour connaître par avance la couleur de la future chambre des députés !
A quoi ressemblerait la campagne électorale pour une élection forcément bancale du fait de l’absence de l’une des parties prenantes ? Quel intérêt à suivre un scrutin sans véritable débat contradictoire sur des projets de société des candidats au top job ? A quoi bon investir des millions de dollars pour des élections qui tourneraient au mieux au plébiscite et au pire à une victoire par défaut, faute justement de challengers réels ? Si ce ne sont des candidats de témoignage, ces adversaires-alibi qui, à chaque cycle électoral, sont » lancés » pour jouer au faire valoir ou variable d’ajustement.
Bémol dans le bémol. Trêve de pessimisme. Abonnés au » nzombo le soir » (réveil dans les ultimes minutes de la partie), il n’est pas exclu que les acteurs politiques congolais, toutes tendances confondues, ne se surpassent avant le » jour J » pour finalement danser le tango ou la rumba à deux : Pouvoir et opposition. Même si à en juger par les postures des uns et des autres, on n’en prend pas le chemin.
José NAWEJ