Elections : Vivement un processus inclusif ! (Tribune de José Nawej)

Les élections générales en décembre prochain ? Pas l’once d’une hypothèse d’école. Pas de doute, fût-il méthodique, façon Descartes. Une certitude, jure sur ses grands dieux le gardien du temple de la CENI. Au terme d’une virée dans les entrepôts de la Centrale électorale, le Secrétaire exécutif national est formel : l’échéance constitutionnelle sera tenue.

Alors, au diable le » glissement » ? Le contrôle de fonctionnalité des dispositifs électroniques de vote (DEV) en bandoulière, la cheville ouvrière de la CENI dit à haute et intelligible voix que les élections auront bel et bien lieu dans le délai. Qui s’en plaindrait ? Bien au contraire.

Longtemps étiqueté comme pays sui generis au chevet duquel la « communauté internationale » doit constamment se tenir, la RDC gagnerait en respectabilité. A l’interne, l’incertitude qui plombe et empoisonne l’atmosphère à l’approche des élections s’estomperait.

Seulement voilà, les hypothèques qui planent sur la tenue d’élections ne sont pas que d’ordre financier, matériel et technique, stricto sensu. Il y a aussi et surtout des préalables politiques. L’élection en elle-même étant une activité éminemment politique.

Or, à ce sujet, nombre de protagonistes réels estiment que le processus en cours est encore loin d’être inclusif. Les oppositions n’ont de cesse d’en appeler à une CENI suffisamment représentative de l’échiquier politique. D’autres indexent même la Cour constitutionnelle jugée déséquilibrée, à leurs yeux, dans sa composition.

Comme si cela ne suffisait pas, voilà que la très controversée proposition de loi Tshiani vient en rajouter une couche. Et c’est la totale.

Difficile de rêver d’élections apaisées à vertu cathartique dans ces conditions. Impossible ou presque d’espérer régler la sempiternelle crise de légitimité si en amont les principales parties prenantes au processus électoral ne s’accordent pas sur les règles du jeu. Sans un minimum de consensus, les élections apparaîtront comme un succédané de passage en force. Avec le risque des tensions post-électorales d’autant plus préjudiciables à la cohésion nationale que l’hypothèque » RDF-M23 » requiert un véritable front commun ou une vraie union sacrée pour la liquider.

En clair, pour paraphraser Stanley, sans l’implication des forces politiques représentatives autres que celles qui se réclament du chef de l’Etat, les élections -même organisées dans le délai, ne valent pas un penny.

Vivement donc un processus inclusif! Car, comme le renseigne un proverbe africain, » seul on va plus vite ; ensemble, on va plus loin « .

José NAWEJ

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