Ituri : La volonté de réussir (Tribune de Jean-Marie Nyolo)

  1. Bref aperçu sur les institutions : le deuxième gouverneur face a une assemblée provinciale hostile au président de la république
  2. Un programme de gouvernance issu des études stratégiques expertes
  3. La guerre acharnée contre l’exécutif provincial : l’axe du mal iturien, la bête à sept cornes
  4. L’état de siège et sa fin conclusion

Étendue sur 65.658 km2, la province de l’Ituri se situe entre 1° et 3°4’ de latitude nord, 28° et 31° de longitude est. Elle présente une frontière qui mesure 650 km dont 170 km passent par le lac Albert et la rivière semliki qui la séparent de l’ouganda à l’est. au nord, elle est bordée du soudan du sud, à l’ouest des provinces du haut-uele et de la tshopo, puis en fin, de celle du nord-kivu au sud.

    La province de l’Ituri est l’une des 26 provinces que compte la république démocratique du Congo telles qu’énumérées par l’article 2 de la constitution  promulguée le 6 mars 2006. elle est subdivisée en cinq territoires administratifs qui sont du nord au sud Aru, Mahagi, Djugu, Irumu et Mambasa.

    Avec ses 40 chefferies et 6 secteurs, 289 groupements, 3942 villages, la province de l’Ituri a pour chef-lieu la ville de Bunia. La population de la province de l’Ituri avait été très exigeante depuis les négociations de sun-city pour réclamer l’autonomie de la province déjà pendant la transition dite 1+4 où elle fut dirigée par une administration intérimaire chapeautée par un commissaire spécial et deux adjoints. Elle a fonctionné comme une province et ne dépendait ni administrativement, ni politiquement, moins encore économiquement  de la province orientale. C’était déjà une douzième province avant le démembrement.

    Bref aperçu sur les institutions : le deuxième gouverneur face à une assemblée provinciale hostile au président de la république 

    La constitution de 2006 consacre un état unitaire fortement décentralisé avec 26 provinces dont 21 sont issues du démembrement organisé par une loi de programmation ayant permis la nomination des commissaires spéciaux et leurs adjoints, précurseurs des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces.

    Les élections de 2011 enfin ont permis la normalisation dans les exécutifs provinciaux car les assemblées provinciales démembrées et non renouvelées ont élu les gouverneurs et leurs adjoints. Ainsi, l’Ituri connut son premier gouverneur élu sur base de la constitution de 2006 telle que révisée en 2011 en la personne d’Abdallah Pene-Mbaka. Ce dernier a connu un parcours tumultueux face aux différents vice-premiers ministres et ministres de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières au point de subir une suspension inédite bien plus tôt qu’à la fin de son mandat. Son colistier, Pacifique Keta, un homme peu politique, a reçu la mission d’achever le premier mandat du premier gouverneur en qualité de gouverneur a.i.

    En 2018, après un glissement de deux ans, les élections générales furent organisées sauf les municipales. Un habitué, Jean Bamanisa Saidi gagne haut la main l’élection au gouvernorat de la province de l’Ituri à la grande surprise hypocrite du FCC qui détenait la majorité absolue (environ 37 députés sur 47) et qui était sensé soutenir un candidat qui ne faisait pas du tout l’unanimité dans cette famille politique. Si le FCC a réussi à placer les siens à la tête du bureau de l’assemblée provinciale sur base du calcul de l’élection de son candidat à l’exécutif, il était incapable par contre de discipliner ses élus provinciaux pour la victoire de ce dernier. L’inexpérience de Mr Samy Adubango était également à la base de cet échec. Les poids lourds de la politique en Ituri ont jugé bon de tenter une autre aventure, celle de porter un indépendant qui était aussi membre du FCC dans l’ordre d’un courant dit des républicains indépendants et alliés.

    L’élection de l’honorable Jean Bamanisa Saidi rassure le président de la république Félix Antoine Tshisekedi et son directeur de cabinet allié, Vital Kamerhe, tout en inquiétant les caciques du FCC et crée une fracture de positionnement à l’UDPS-Tshisekedi où le sécrétaire général,  Jean-Marc Kabund et ses proches perdirent le contrôle contrairement aux proches du président de la CEP/UDPS Jacquemin Shabani et la diaspora UDPS qui se réjouirent de cette victoire.

    Le très respecté Gilbert Mundela, le professeur Dieudonné Musibono, tous deux conseillers spéciaux du chef de l’état, le coordonnateur du mécanisme de suivi des accords d’Addis-Abeba, Claude Ibalanky et le président de la CEP/UDPS acceptèrent de participer à l’exécutif de la province de l’Ituri en désignant par une lettre officielle Jean-Marie Nyolo qui avait également l’appui de son interfédéral Dr Eteni Longondo et du doyen Denis Bene Kabala, comme candidat ministre provincial auprès d’un gouverneur qui ne l’avait jamais rencontré auparavant.

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    Après le séminaire organisé à Kinshasa à l’intention des gouverneurs, l’honorable Jean Bamanisa Saïdi se décida à renforcer sa loyauté envers le chef de l’état, contrairement à certains gouverneurs téméraires qui pensaient représenter leur autorité morale dans leurs provinces respectives.

    Pour une première fois dans l’histoire de la RDC, le chef de l’état a consenti à amener dans sa suite pour les Etats-Unis d’Amérique cinq gouverneurs devant négocier un financement et un accompagnement de la banque mondiale. Trois parmi eux, à savoir, celui de la province de l’Ituri, du nord et du sud Kivu ont présenté un programme commun fortement décentralisé visant la stabilisation (paix et maintien de paix) et le développement des infrastructures du corridor Est. Ce programme fut validé à la grande satisfaction du président de la république.

    Il faut noter également que l’Ituri fut l’une des premières provinces à être visitée par le président, à seulement un mois d’investiture du gouverneur et son vice, le 30 juin 2019, bien avant même celle des membres de leur gouvernement qui interviendra le 12 juillet 2019.

    La petite majorité de l’exécutif provincial à l’assemblée provinciale de l’Ituri (24/47) n’a pas été élargie malgré les appels à l’unité du président de la république. Elle a subi par contre un effritement suite aux guéguerres FCC-CACH. Mais le Vice Premier Ministre et ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières, Gilbert Kankonde, l’emporta sur celui de la décentralisation, le ministre d’état, Azarias Ruberwa, quant au contrôle du fonctionnement des institutions provinciales. Le FCC activa alors la résistance dans les provinces face à l’autorité suprême notamment en Ituri pour déstabiliser la gestion du pays. Il se mord les doigts lorsque le gouverneur est réhabilité  politiquement par le président de la république et judiciairement par la cour constitutionnelle, démocratie oblige, d’une première tentative de son renversement orchestré par le réseau qualifié ici de l’axe du mal. Ce réseau est constitué de certains politiciens et hommes d’affaires bénéficiaires des avantages douaniers et commissions indus que l’honorable Jean Bamanisa Saïdi a supprimés progressivement dès sa prise du pouvoir. La direction de FONER/Grande orientale se joindra à ce groupe pour initier à nouveau une deuxième tentative. En effet, le contrôle des recettes du FONER par la province n’a pas arrangé certains directeurs et hauts cadres de ce service déconcentré du pouvoir central. Jean Bamanisa Saïdi créa un FONER provincial et mis à contribution les services de sécurité pour faire obéir les mesures prises.

    Jouant à la marionnette pour servir cet axe du mal, l’assemblée provinciale a perdu son estime devant  un peuple qui signa une pétition de plus d’une centaine de millier de signatures pour sa dissolution.

    A Kinshasa, lors d’une cérémonie officielle à laquelle les responsables des institutions provinciales étaient conviés, le président de l’assemblée provinciale de l’Ituri, honorable Siméon Banga, décida de boycotter l’entrée solennelle et protocolaire du chef de l’état au motif que ce dernier doit retirer son soutien politique à un gouverneur déchu selon lui. Cette faute, la plus lourde de sa carrière politique, continue à peser sur ses épaules tant qu’il aura à faire à la présidence de la république. « Je ne permettrai pas qu’un gouverneur soit menacé pour un oui ou pour un non, surtout dans les provinces où la sécurité est à reconquérir», y déclara le président Félix Tshisekedi.

    Plus qu’un boycott des dispositions protocolaires, le président de l’assemblée se permettra d’exiger de l’exécutif le limogeage de ses 4 membres issus de cap pour le changement cher au président de la république. Mais face à ce piège, le gouverneur s’en sortit en exécutant cette suppression suivie d’un réaménagement de son équipe pour garder l’équilibre politique essentiel à la stabilité des institutions provinciales.

    Lorsque le chef de l’état créa l’union sacrée pour la nation après les consultations, le gouverneur Jean Bamanisa Saïdi fut le tout premier à présenter cette nouvelle vision politique qui aurait dû renforcer la majorité parlementaire en province de l’Ituri. Il a demandé une plénière d’information où il a appelé les élus provinciaux à tourner le regard vers le nouveau cap.

    Non contents de voir l’Ituri s’en sortir dans la nouvelle configuration politique, le 1er vice-président de l’assemblée nationale, Jean-Marc Kabund, revenu avec fracas à son poste qu’il avait perdu par une sanction du FCC, s’associa à l’honorable Ezadri, un élu de l’Ituri (aru), pour préparer le renversement de Jean Bamanisa Saïdi en faveur de l’élu d’Aru en ravissant ainsi définitivement, pensent-ils, le pouvoir provincial au FCC.

    Monsieur Ezadri comptait s’appuyer sur son camarade du parti, membre du gouvernement Bamanisa, le ministre pré-séant Chrysanthe Ucircan Bule qui avait déjà fait l’intérim lors de la première motion. Selon cette aventure, L’UDPS-Tshisekedi devrait fournir le candidat vice-gouverneur qui soit de Mahagi. Cette démarche n’attire personne de prime à bord à la présidence de république. Mais l’axe du mal s’y intéresse. Des démarches similaires se multiplient. Une vraie course au pouvoir s’engage sur plusieurs fronts. Ceci justifiera la subséquente décision du président Félix Tshisekedi à décréter l’état de siège car les politiciens de l’Ituri ont fait montre du manque de rationalité pendant ces moments de haute tension.

    Le 13 avril 2021, la deuxième motion vint! Copier-coller de la première à 60%, reprenant parfois des problèmes déjà résolus par les deux institutions, preuve de l’acharnement!

    Mais au fond des choses, une volonté de l’Ex-FCC à faire payer à Jean Bamanisa Saïdi les promesses non tenues, selon certains dires du sénateur Tibasima qui a accompli son plus grand séjour des vacances parlementaires à Bunia un mois avant la motion. A cette occasion, il a rencontré individuellement les hommes d’affaires et les députés provinciaux ainsi que quelques politiques pro-Bamanisa.

    A cette période, la tension militaire monte entre les FARDC et le CODECO suite à l’arrestation par les éléments spéciaux des FARDC des « leaders maximo de la CODECO: les sieurs Tseni, Kiesta et Justin Ngudjolo, respectivement chef d’état-major général, instructeur et président du groupe armé ayant commis les crimes de guerre et de génocide en Ituri. Justin Ngudjolo, à ne pas confondre avec Matthieu Ngudjolo, mourut lors de son arrestation voulant se défendre par le feu. Le succès de cette opération est attribuable au gouverneur Jean Bamanisa Saïdi qui suivait à la loupe en ligne toutes les étapes d’interventions des hommes choisis par lui-même au sein des FARDC jusqu’au coup de filet rappelant l’arrestation d’Oussama ben Laden suivie en direct par le président Barack Obama.

    Les deux rebelles survivants seront transférés à Kinshasa pour une enquête plus fouillée. La panique gagna dès lors certains états majors politiques et affairistes. Certains commerçants se liguèrent pour réclamer la liberté de Tseni et Kiesta. A Aru, des réunions se multiplient. Il faut noter que les deux malfaiteurs suscités ne sont pas lendu mais venus individuellement de la communauté lugbara du territoire d’Aru en appui aux lendu engagés dans CODECO. Les preuves de leur lien avec les hommes d’affaires et certains cadres politiques sont retrouvées dans la base des données sur un support laptop ravi lors de leur arrestation. La fin de CODECO était ressentie plus proche comme jamais auparavant ou jamais de nos jours.

    Quand on veut, on peut ! Mais hélas! C’est le « meilleur moment » choisi par l’axe du mal pour faire partir le puissant gouverneur sous le décor que voici : Jean Bamanisa Saïdi est mis sous écoute téléphonique par le Rwanda, une tentative de son assassinat à son domicile le jour de son dernier voyage officiel à Kinshasa par les FPIC est déjoué in extremis, l’axe du mal obtient le refus par l’assemblée provinciale de lui accorder 48 heures pour répondre aux accusations à l’assemblée.

    Un programme de gouvernance issu des études strategiques expertes

    Le programme du gouvernement provincial qui constitue la matrice de tout le travail à réaliser pendant cinq ans, soit la durée de tout le mandat, se décline en actions prioritaires à entreprendre dans chaque territoire et la ville de Bunia à travers les quatre piliers suivants:

    • la bonne gouvernance et la restauration de l’autorité de l’état ;
    • la diversité économique et l’accélération de la croissance économique ;
    • l’accès aux services sociaux de base et au capital humain ;
    • l’environnement et le changement climatique.

    Dans la réalisation du programme détaillé, des arrêtés et des édits provinciaux ont été pris ou adoptés après des études techniques de faisabilité et les projections financières pour leurs succès.

    Pour ce faire, le gouvernement a décidé de:

    • signer un accord de paix avec le groupe armé FRPI pour garantir la paix dans le territoire d’Irumu ;
    • créer, organiser et faire fonctionner la direction de contrôle et la cellule pilote de gestion des marchés publics de la province ;
    • inviter l’igf pour le contrôle de la chaîne des dépenses provinciales;
    • créer une société de portefeuille provinciale, Ituri holding ;
    • reprendre le contrôle du FONER et en créer un équivalent provincial suivant la politique de concession des routes dont les appels d’offres ont été très responsifs;
    • assainir la régie financière provinciale;
    • faire construire les plates-formes logistiques à Mahagi, Tchomia, Kasenyi, Aru, Ingbokolo (ceci était déjà amorcé. des entreprises ayant gagné lesdits marchés attendent la normalisation);
    • recenser les contribuables et les assujettis aux taxes et redevances provinciales et en détecter et décourager la contrebande;
    • instituer les taxes conventionnelles pour certains grands travaux notamment l’asphaltage de la voirie urbaine de Bunia et des chefs-lieux des territoires. a ce titre le gouvernement Jean Bamanisa Saïdi a réussi à arracher l’implication positive de la MONUSCO pour le tronçon urbain de Bunia allant du rond-point SONAS vers le camp Ndoromo, puis, du lycée Chemchem vers le rond-point capa ;
    • créer un observatoire scientifique de gestion des conflits avec le concours de l’université Shalom et l’UNIBU ;
    • redémarrer la télédiffusion des émissions de la RTNC avec le concours de l’ISP Bunia
    • recenser les populations immigrantes des banyabwisha à travers une commission dont l’arrêté était déjà en exécution;
    • créer l’énergie de l’ituri -EDI-, une société en jv de partenariat public-privé spécialisée dans la distribution et la commercialisation des lignes électriques; etc.

    Il est constaté dès les premiers moments de l’état de siège un grand recul de ces projets suite à l’avènement de l’administration militaire au point que le gouverneur s’est vu obligé de transmettre les dossiers phares en chantier auprès du premier ministre pour garantir leurs réalisation et bancarisation institutionnelle. C’est à ce titre qu’il faut saluer l’implication du premier ministre dans l’asphaltage de la voirie urbaine de Bunia à près de 15 km s’ajoutant aux 5 autres déjà réalisés.

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    Dans les échanges transfrontaliers, les ferryboats et les canots rapides ont été autorisés à desservir les côtes du lac Albert par l’OGFREM et les autres services du commerce extérieur répondant au pilier diversification économique tel que voulu par le gouvernement de l’Ituri.

    En ce qui concerne le pilier IV relatif à l’environnement et le changement climatique, il sied de noter que la province de l’Ituri qui s’étend sur une superficie de 65.658 km2 dont plus au moins 33.000km2 est couverte de la forêt principalement dans les territoires de Mambasa, d’Irumu et de Djugu d’une part, et une partie savanicole d’importance agricole vers le territoire d’Aru et Mahagi d’autre part. 

    La province renferme également plusieurs variétés de flores et de faunes rares et menacées de valeur socioéconomique et écologique d’importance mondiale qui mérite une protection et une gestion rationnelle pour la génération future. Par ailleurs, la province de l’Ituri  possède des potentialités énormes pouvant permettre son décollage.

    La faune, la flore, le sol et le sous-sol constituent un secteur important qui peut attirer les investisseurs dans la province. A cela s’ajoutent les ressources halieutiques du lac Albert qui méritent d’être protégées au profit de la génération actuelle sans compromettre celles de la génération future.

    Cependant, les nombreux défis restent à relever dans ces différents domaines : déforestation, exploitation abusive des ressources, menace de désertification dans les territoires d’Aru et Mahagi principalement, effets du changement climatique, manque d’activités alternatives afin de diminuer la pression sur les ressources naturelles, etc.

    Pour parvenir à répondre aux besoins de l’environnement et le changement climatique, le gouvernement provincial comptait mobiliser plus ou moins 8.681.240.000 FC dont  2.537.622.000 francs congolais venant du gouvernement de la république, 1.935.371.000 francs congolais des bailleurs de fonds, 2.824.438.000 francs congolais à mobiliser par la province et les 1.383.809.000 francs congolais à rechercher. La parité étant de 1800 FC le dollar américain.

    Nous sommes heureux d’annoncer que les mesures ont été prises dans ce domaine pour :

    1. baisser la pression sur la forêt en réduisant le nombre d’exploitants de 500 à moins de 120 regroupés désormais par zone d’exploitation dont les quotas de coupe sont déterminés et quantifiés ;
    2. arrêter la production de la braise en ituri pour l’exportation ou la commercialisation vers d’autres provinces. toutes les provinces étant autosuffisantes en matière de production de braise ;
    3. géo-référencer les sites d’implantation des parcs à bois (8 sites) sur base des études statistiques et techniques ainsi qu’après évaluation du stock des forêts exploitables artisanalement ;
    4. standardiser les règles de calcul de cubage avec l’occ, le ffn, la coordination provinciale de l’environnement et les régies provinciales des recettes de l’ituri et du nord kivu pour éviter le redressement frauduleux à l’exportation bénéfique aux agents véreux favorisant ainsi un coulage des recettes ;
    5. supprimer la double taxation sur le reboisement pour le bois destiné à l’exportation (le système sydonia ayant déjà un accord avec le FFN pour le captage au guichet unique DGDA) ;
    6. mettre en route le projet mama moja miti moja ainsi que la réalisation du projet «1 milliard d’arbres pour le climat» qui a réussi à couvrir tous les territoires et la ville de Bunia avec les arbres à visée climatique dont l’inera-nyoka était mobilisé pour la production des semences ;
    7. reprendre les activités du zoo d’Epulu après un recrutement des éco-gardes  réalisé avec succès ;
    8. créer un zoo à Bunia (à Tsere) où toutes les consultations populaires pour l’information des populations aux avantages et risques ont été déjà faites et le droit coutumier des terres observé ;
    9. ériger les parcs à bois sur les points des sorties de la province dans le cadre d’un partenariat public-privé. les études techniques et la passation des marchés ont été déjà accomplies. le parc à bois incluait l’industrie de transformation du bois, la menuiserie et l’ébénisterie ;
    10. créer les réserves des faunes d’intérêt provincial à Semliki (territoire d’Irumu), à Kpandroma (territoire de Djugu) et dans la forêt d’Andru (territoire d’aru). a ce titre, les chercheurs belges, canadiens et américains ont été invités par le ministre provincial de l’environnement Jean-Marie Nyolo et sont arrivés sur le terrain peu avant l’état de siège ;
    11. harmoniser les lois et règlement de gestion du lac Albert avec l’Ouganda

    Ces multiples projets du domaine de l’environnement ont subitement été victime d’un abandon de la prise en charge ou d’un sevrage précoce suite aux choix disparates faits par l’administration militaire sur les priorités.

    La guerre acharnée contre l’exécutif provincial:    l’axe du mal iturien, la bête a sept cornes

    A seulement six mois de la gouvernance de l’équipe Bamanisa, alors que le gouverneur préside la table ronde sur l’énergie en Ituri, le 20 novembre 2019, les députés provinciaux commettent un acte étrange: ils votent une motion de défiance contre un gouverneur au four et au moulin qui avait demandé un délai supplémentaire de 48 heures en vue d’organiser les éléments de défense suite à la table ronde qu’il présidait et qui était sensée se clôturer le 21 novembre où affluèrent plusieurs sociétés dont certaines ont signé les accords louables ex-cathedra en plein forum.

    Les tractations pour le retour aux affaires du gouverneur Jean Bamanisa Saïdi nous firent perdre six  mois d’élan pris. Une année plus tard, une seconde motion de censure cette fois-ci en pleine transition du FCC-CACH vers l’union sacrée, les acteurs de l’axe du mal ont réédité leur exploit! Inquiets du sort de la province, le chef de l’état et le premier ministre initient alors une prise en charge de la province par les militaires en renvoyant en veilleuse les deux institutions provinciales issues des élections.

    L’axe du mal s’en réjouit et organise l’accueil du gouverneur militaire avec l’intention de l’opposer à son prédécesseur.

    Qui sont les agents de cet axe ? C’est une seule bête à sept cornes ci-après :

    1. le président de l’assemblée provinciale: trop jeune et plongé dans l’obscurantisme qui l’enferme dans son monde irréel où il croit aux idéaux comme à la manière d’un puritain, hautain et souvent sans gène alors que sa famille biologique a trempé dans la planification des massacres ;
    • l’honorable John Tibasima: sénateur de son état, jouissant de 5 députés provinciaux membres de son parti dans l’assemblée provinciale, il a déclaré à plusieurs politiciens dont certains ministres de Jean Bamanisa Saïdi qu’il était derrière le départ de ce dernier. l’honorable John Tibasima convoite ardemment le poste de gouverneur de l’Ituri ;
    • le G5/A: c’est un groupe politique qui entretient la contrebande dans l’exploitation des ressources naturelles en se dotant des armes sous prétexte d’organiser l’autodéfense face aux attaques récurrentes de CODECO. Son sigle signifie groupe des 5 communautés victimes et alliés. Or la principale communauté victime, celle des hema, ne reconnait pas son adhésion à ce groupe et l’attribue plutôt à un fait privé proche de l’upc ;
    • Le boss Kenda: comme il veut bien se faire appeler, boss Kenda a fait croître sa richesse à un rythme exponentiel suite au commerce des produits pétroliers dont il détenait le monopole d’exonération des taxes et redevances d’importation et de transport. Cette faveur que lui fit le régime du président Kabila a été rompue ou mieux réduit par le gouverneur Bamanisa. cet homme d’affaires originaire d’Aru a réussi à étendre son influence jusqu’à l’entourage du président Tshisekedi. Les députés provinciaux affirment qu’il les invite régulièrement. Il s’est rapproché également du gouverneur militaire. C’est ainsi qu’il a gagné plusieurs marchés de fourniture et de constructions d’infrastructures sous l’état de siège ;
    • Les puissances économiques mafieuses rwandaises et ougandaise utilisant les renseignements de ces deux pays : elles ont contribué à protéger les leaders de la milice CODECO sur le point de se faire capturer par le puissant gouverneur chaque fois que ce dernier organisait des opérations de ratissage ;
    • L’actuel vice-ministre de la défense Samy Adubango : il a financé depuis Kinshasa tous les petits opposants de Bamanisa avec qui il a pactisé, notamment le G5/A, la fédération de l’UDPS/Ituri et l’UPC ainsi que certaines autodéfenses impliquées dans la barbarie pour paralyser l’économie provinciale ;
    • les généraux affairistes dont le gouverneur Luboya: leur capacité de nuisance a été très ressentie. Leur mode opératoire (expurgé de ce rapport) sera décrit au VPM et ministre de la défense ainsi qu’au commandant suprême. Le général Luboya a eu de la peine à se faire accepté après l’histoire d’amour entre son prédécesseur et le peuple iturien. Il a procédé à la propagation des mensonges pour calomnier et diffamer l’intègre gouverneur Jean Bamanisa Saïdi. La prétendue histoire de vol de 2 millions de dollars sous forme d’un crédit obtenu à la banque était fabriquée pour humilier le gouverneur qui n’avait pas d’ailleurs envie de polémiquer. Nous, membres du gouvernement civil, solidaires au gouverneur, avons porté cette question à la justice. Tôt ou tard, ce général nous donnera les preuves de ses pamphlets d’accusation sur notre chef. Nous n’avions jamais l’intention de faire ombrage aux militaires par respect aux consignes du premier ministre qui reste toujours rassurant et qui a beaucoup réalisé en Ituri répondant ainsi à la vision du président de la république telle que nous l’avions nous aussi programmée en province.

    La bête à sept cornes a ses entrées à la présidence de la république via le point focal Max Nissan Amade et l’ex-conseiller spécial Beya et la maison militaire du président de la république.

    Il faut noter que l’Ituri n’a pas eu la chance de produire des bons députés nationaux capables d’appuyer les belles visions du gouverneur Jean Bamanisa Saïdi. Les élus de l’Ituri ont plutôt combattu, à quelques exceptions près, le bâtisseur de la petite suisse.

    L’état de siège et sa fin

    Initialement proclamé pour permettre une restructuration de l’armée et son adaptation face aux racines du mal d’ordre parfois civil, l’état de siège vient de coffrer le mandat légal de plusieurs élus pendant plus de deux ans et six mois. Même les maires nommés et les administrateurs des territoires de l’Ituri et du nord Kivu continuent d’attendre leur prise de fonction. Si les résultats étaient positifs face à la recherche de la paix, nous allions supporter nos deux ans et demi de privation. 

    Aujourd’hui plus personne, sauf les rêveurs dans les bars de Kinshasa, ne s’oppose à sa levée. Certains bénéficiaires indirects peuvent aussi s’en régaler. Mais ceux qui mènent l’action pour l’évaluer ou le financer par une réinitialisation tous les 15 jours savent le prix du sacrifice.

    L’exécutif provincial civil n’était représenté à la table ronde pour son évaluation que par son numéro deux qui n’avait aucune possibilité d’influencer les délégués choisis par le pouvoir central de manière très objective.

    Nous noterons que le premier ministre aura été juste envers tout le monde. Il serait bon que le chef de l’état procède à la levée de l’état de siège comme il avait procédé à sa proclamation.

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    Conclusion

    La province de l’Ituri avait bien démarré avec une équipe gouvernementale experte, rajeunie et multicolore. Nous l’avions appelée le berceau de l’union sacrée car en Ituri, dès juillet 2019, la configuration gouvernementale était FCC-CACH-LAMUKA, exactement comme aujourd’hui. Anticipation réussie.

    Tous les espoirs de voir cette équipe transformer la province étaient permis. La volonté de réussir était au top. Le gouverneur a procédé à plusieurs remue-ménages pour chercher l’équilibre politique parfois en brisant provisoirement certaines habitudes politiques.

    Le gouverneur avait prouvé sa capacité à gérer les affaires régionales, particulièrement avec l’Ouganda, le Soudan du sud et globalement avec l’EAC. La politique du rabais de la taxe à l’exportation des matières premières était déjà demandée avec insistance par ce visionnaire illuminé pour décourager la fuite des minerais et surtout de l’or vers les pays de l’Est, de l’orient ou de l’occident. C’est exactement ce que cherche à obtenir l’actuel ministre des finances Nicolas Kazadi.

    La campagne de diabolisation menée contre le gouverneur Jean Bamanisa Saïdi était antirépublicaine. Certains officiels y ont cru et ont participé à véhiculer des faux bruits. Après l’état de siège, nous conseillons un sérieux inventaire des problèmes et des actifs de la province avant une reprise par les civils.

    Le respect des prescrits constitutionnels reste notre seule issue de sortie honorable.                   

    Jean-Marie Nyolo Lonema, Ministre provincial de l’environnement et du développement rural en veilleuse, Ituri.

    3 thoughts on “Ituri : La volonté de réussir (Tribune de Jean-Marie Nyolo)

    1. Merci beaucoup chère collègue, ami et frère pour cet effort d’informer le public sur les enjeux politiques en Ituri. Le mal qui ronge la province de l’Ituri a ses racines en Ituri et ses arrosoirs à Kinshasa. Il est temps de rebâtir l’Ituri dans un esprit de pardon et et de réconciliation mais surtout d’unité de toutes les communautés afin que cette province aux potentialités énormes puisse enfin sortir du gouffre et se mettre sur le chemin du développement. Nous apporterons toujours notre appui indéfectible à toutes les personnalités et autori qui s’investissent pour restaurer la paix en Ituri et lui assurer les conditions optimales pour son développement ! C’est l’occasion de rappeler au Président de la République qu’il a besoin d’un ou plusieurs conseillers crédibles originaires de la province de l’Ituri.

    2. Bonjour,
      Nous vous remercions beaucoup pour ces vérités qu’il ne fallait pas cacher au peuple. Malheureusement, vous avez seulement identifié les points forts de votre gouvernement sans y ajouter les faiblesses, et soulever les faiblesses des opposants sans aussi souligner leurs forces.
      Nous aimerions savoir au prochain tribune les faiblesses de votre gouvernement provincial et les forces de vos opposants.
      ça aidera la province d’applaudir là où il faut applaudir et soutenir les faiblesses de la province.
      autre point faible est que la province est sous contrôle d’une bête noire nommée tribalisme qui est à l’origine de tous les maux qui rongent aujourd’hui la province de l’Ituri.

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