La première édition du FIRE, festival international rire d’espoir, a vécu à Kisangani. C’est du 27 au 30 juin 2025, que la ville de Kisangani, dans la province de la Tshopo, au Nord-Est de la République Démocratique du Congo, a vibré au rythme de ce festival organisé par l’ASBL Boyoma Humour Club. Ce festival 100 % humour, inédit dans la région, a rassemblé artistes, publics et acteurs sociaux autour d’un même objectif : redonner sourire et espoir à une population meurtrie par des guerres et conflits intercommunautaires.
Kisangani est certes, connue pour sa richesse culturelle et son dynamisme intellectuel. Cependant, elle n’échappe pas à une histoire marquée par des épisodes douloureux. La ville a notamment été le champ de bataille de la tristement célèbre « guerre des six jours » au cours des années 2000, ainsi que d’autres conflits armés et intercommunautaires récents, ayant fait de nombreuses victimes et laissé de profondes séquelles dans la mémoire collective. C’est face à cette réalité que les membres de l’Asbl Boyoma Humour Club, une association d’artistes humoristes, a choisi d’agir à travers l’art, comme l’explique Gracia Besango, coordonnateur de l’asbl Boyoma Humour Club :
« À côté des efforts de l’État à travers des institutions comme FRIVAO et FONAREV, nous, artistes, avons voulu contribuer autrement. D’où la création du Festival International Rire d’Espoir – FIRE – afin de redonner sourire à notre population, lui dire qu’il y a encore de l’espoir. »

Durant les deux premiers jours (27 et 28 juin), l’Espace Culturel Ngoma a accueilli une série de prestations artistiques mêlant musique, slam et humour. Dix artistes ont répondu à l’appel :
Musique & Slam : Cortez B, Prince Kay, Éternel FWIDI et le slameur Loft LM ont ouvert le festival avec des performances inspirantes et engagées.
Six humoristes – Luigi Lowa, Fatshi GAB, Accent Grave, Bijef Ismaël, Pinck Impeccable et Prince du Monde – ont conquis le public avec des sketchs hors normes et des messages de paix.

En marge des préparatifs de ce festival, cinq artistes, dont quatre filles et un garçon, ont reçu pendant cinq jours une formation sur les basiques de l’humour. À l’issue de cette formation, 2 filles sur les 5 participants ont été sélectionnés pour faire la restitution de leur formation à la 1ère Édition du Festival International Rire d’Espoir – FIRE. Il s’agit de Philomène Basoy et Nathalie Demeris, qui ont présenté des spectacles dignes d’un Festival., à en croire le coordonateur de Boyoma Humour Club,
Après un break le 29 juin, le troisième et dernier jour, soit le 30 juin, le festival s’est déplacé hors scène pour une action sociale forte. Les artistes se sont rendus à l’orphelinat Saint-Laurent de Kisangani, où ils ont partagé un moment de convivialité avec les enfants : match de football, repas collectifs et rires partagés ont marqué cette journée de clôture, symbole d’une culture tournée vers l’autre.
L’aspect fort de cet événement est l’engagement des artistes humoristes. Malgré l’absence des bailleurs de fonds, le Festival International Rire d’Espoir – FIRE – a vu le jour grâce à la cotisation des membres de l’Asbl Boyoma Humour Club et au soutien du Groupe TACCEMS Asbl, qui a contribué sur les plans matériel et financier. Une démarche qui témoigne de la force du collectif et de la volonté de bâtir un projet durable, basé sur la solidarité.

Un rendez-vous annuel pour la culture et la cohésion.
Le succès de cette première édition laisse entrevoir un avenir prometteur. Les organisateurs pensent en faire un événement annuel, chaque mois de juin, et une plateforme de rayonnement culturel, de réseautage artistique, voire de jumelage entre villes au niveau national et international. À travers le rire, la scène et la solidarité, le Festival International Rire d’Espoir – FIRE – s’imposera donc comme un instrument de reconstruction morale et sociale, offrant à la population un espace de respiration, de réflexion et d’espoir.
La Rédaction.
