Kisangani : pour réduire la demande de viande de brousse, le CIFOR lance une campagne de sensibilisation.
Le communiqué de presse publié le lundi 1er février dont une copie est parvenue à la rédaction de rfmtv.com, le CIFOR note que la croissance démographique de la ville de Kisangani et d’autres centres urbains dans
la province de la Tshopo entraîne une demande croissante de viande de brousse. Une demande qui a des conséquences néfastes sur la faune, les moyens de subsistance, et la sécurité alimentaire.
C’est dans cette optique que le Centre de
recherche forestière internationale (CIFOR) lance ce jour, une nouvelle campagne pour sensibiliser le grand public sur l’importance de réduire la consommation de viande de brousse en ville.
« Même si les espèces d’animaux sauvages les plus chassées sont communes et résilientes, la forte demande de viande de brousse entraîne l’épuisement local de certaines espèces très vulnérables dans les forêts autour de Kisangani, » a déclaré Nathalie van Vliet, experte en gestion de la faune au CIFOR cité dans ce communiqué.
Cette experte souligne cependant que les
effets négatifs de cette tendance vont bien au-delà de l’environnement.
Pour Nathalie Van Vliet, les familles des chasseurs en zone rurale ne consomment pas assez de protéinés dans leurs repas et les chasseurs préfèrent vendre le gibier car
c’est souvent la seule source de revenus localement. Cette situation pense-t-elle, crée un énorme problème de malnutrition dans les communautés les plus vulnérables, où il n’y a pas d’alternatives disponibles.
D’après toujours ce communiqué, des recherches menées par le CIFOR dans la Réserve de biosphère de Yangambi révèlent qu’actuellement les chasseurs vendent plus de 80 % de ce qu’ils chassent. Ce chiffre devrait continuer à augmenter à mesure que
le gibier deviendra plus difficile à trouver en raison de la chasse excessive.
Des études de marché montrent que seul le poulet importé est moins cher que la viande de brousse, laissant ainsi peu d’alternatives de viande produite localement. Par conséquent, le CIFOR vise à appuyer le secteur de production locale porcine et de poulet, à travers un meilleur marketing des fournisseurs des produits à
prix compétitifs et le soutien des unités de production dans le secteur de l’élevage.
La campagne, qui est soutenue par l’Agence américaine de coopération au développement (USAID) et l’Union européenne, sera mise en œuvre de février en mai 2021. Les activités prévues comprennent des spots publicitaires, des affiches informatives et des animations médiatiques.
Jean Claude Fundi