Kisangani /Riposte contre covid 19 : Le Ministre provincial de la santé dévoile ses armes pour protéger la population de la tshopo du virus
Les risques sont grands, la ville de Kisangani est menacée par le coronavirus autant que d’autres villes de la république au regard de sa position géographiquement stratégique partageant ses entrées avec le Nord-Kivu, l’Ituri, le Bas-Uélé, le Haut-Uélé par voie routière, Kinshasa, Entebe et autres pays étrangers par voie aérien, Bumba, Mbandaka, Kinshasa par voie fluvial.
De la situation réelle du Covid 19 en RDC
Jusqu’au 08 avril 2020, la RDC a enregistré 183 cas confirmés de covid 19 dont 171 à Kinshasa, 06 au Nord-Kivu, 03 au Sud-Kivu, 2 en Ituri et 1 à Kwilu, parmi lesquels, 5 cas de guérison, 54 en bonne évolution et 20 décès, soit une létalité de près 11,2%.
Au regard de ce tableau, la ville de Kisangani est menacée, parce que la Tshopo fait frontière directe avec les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri parmi celles qui ont déjà enregistrés des cas confirmés. Pour ce qui est de la ville de Kisangani, l’on a enregistré jusque-là 0 cas de corona virus, 3 cas suspects, mais testés négatifs et 08 cas d’alerte sous surveillance actuellement sur un total de 33 personnes suivies depuis le 10 mars 2020.
Ceci plonge les boyomais dans une phobie craignant la propagation de la pandémie. Ce qui a poussé la presse boyomaise à s’intéresser à la question, et chercher à savoir du ministre provincial de la santé ce qu’il a déjà fait depuis la déclaration de la pandémie en RDC.
Dans un entretien à bâton rompu avec le ministre provincial de la santé, il ressort que le gouvernement provincial se mobilise avec des moyens de bord grâce à l’implication du gouverneur de province.
Des actions réalisées
Joachim Ondendakemi est revenu sur un certain nombre d’actions qui rentrent dans le cadre de la riposte : La mise en place du comité provincial multi sectoriel de crise pour la pandémie covid 19, mise en place de 8 commissions. Ces 8 commissions sont notamment, la commission coordination, la commission surveillance épidémiologique, la commission de laboratoire, la commission prise en charge médicale, la commission communication, la commission prévention contrôle des infections et biosécurité, la commission prise en charge psychosocial et la commission logistique. Cette configuration, à en croire le ministre, est une structuration très sérieuse pouvant permettre une intervention tout azimut, avec concomitance dans cette aventure pandémique, tenue des réunions de coordination et des commissions, élaboration et validation en interne de la feuille de route provinciale de lutte contre covid 19 avec un budget global de 4.154.081 $, appui à l’organisation de la surveillance épidémiologique (organisation des points d’entrée et de sortie, dotation en quelques dispositifs de prévention, formation des acteurs de la première ligne : aéroport et ports, reproduction des outils de surveillance, suivi des alertes, prélèvement et suivi des échantillons…), appui à l’organisation de la sensibilisation (élaboration des messages, caravanes motorisées dans les 6 communes, sensibilisation des institutions et société civile sur les mesures de prévention, émissions radiotélévisées, spots etc., préparation à la prise en charge des cas (identification des sites d’isolement et de prise en charge (4 au total), reproduction et distribution des définitions des cas etc.), appui à la prévention (restriction des déplacements de tous les suspects, y compris le lieu de travail, dotation en kits de prévention dans les 4 sites d’isolement, dans les institutions publiques (lavage des mains, thermo flash), missions de suivi interministériel de la mise en œuvre des mesures du Chef de l’État et relayer en province par le Gouverneur de province, apport des ONG, des sénateurs, des députés nationaux et provinciaux, des bourgmestres, maire et autres dans la sensibilisation etc.
Dans son message, le ministre a précisé que ces 4.154.081$ ne seront pas remis que par le gouvernement provincial, mais il faut de l’implication de tous, à savoir le gouvernement provincial, le gouvernement central, les partenaires de santé, les opérateurs économiques, la société civile, les sénateurs et députés nationaux et provinciaux, les particuliers ou les communs de mortel, et ce, à travers une mobilisation des fonds à verser dans la caisse de solidarité.
Joachim Ondendakemi a insisté sur le respect des mesures d’hygiène et de confinement édictées par les autorités et par les experts en santé publique.
Des difficultés
Rupture des équipements de protection individuelle dans la ville, formation sur la prise en charge non encore assurée, briefing des relais communautaires et autres associations non assurées, insuffisance d’activités dans les territoires, insuffisance des mesures de prévention dans les points d’entrée (Avakubi), absence de matériels et équipements de diagnostic (TDR…) et de prise en charge (médicaments, stérilisateurs…), les sites d’isolement et de prise en charge non réhabilités et non équipés, faible application des mesures de prévention sur terrain (refus de confinement volontaire, passagers dans les cargo et bateaux…), absence d’assistance nationale (gouvernement central).
Enfin, dans un avenir relativement proche, le ministère de la santé pourra effectuer une descente dans les 7 territoires qui composent la province de la Tshopo.
A bas Coronavirus, souhait de tous
Mbuyi Mukadi