Kisangani : une ville, une histoire. La place des martyrs, une illustration

Un Espace vert connu sous le nom de « Place des Martyrs » sert beaucoup aux Boyomais. Situé en plein centre-ville de Kisangani, cet espace se trouve derrière la grande poste, en diagonale du journal officiel et de l’inspection Générale de la Police Nationale Congolaise, en face de la mairie de la ville de Kisangani et du bureau de la représentation de la communauté Hellénique.

Place des martyrs, un lieu historique…

Avant 1964, cet endroit aujourd’hui un site touristique n’était que le jardin de repos des colons, spécialement du Gouverneur qui avait comme bureau et domicile, l’actuel Bâtiment de la Mairie. Un jardin digne de ce nom et embelli des jets d’eau.

En 1964 lors de la rébellion déclenchée par Pierre MULELE à laquelle certains partisans de Emery-Patrice LUMUMBA ont adhérés pour venger son assassinat (Gizenga, Général OLENGA, Laurent-Désiré KABILA, BGENYE …), Kisangani considérée cependant comme source de nationalisme n’était pas épargnée, à leur entrée à Stanley ville, les rebelles Simba ou Mulelistes. Ces derniers ont exécuté en public à cet espace plusieurs personnes et personnalités politiques qui étaient considérées à leurs yeux comme collaborateurs de colonisateurs dont l’honorable Sylvestre BONDEKWE et le premier bourgmestre (Titre attribué aux Maires des villes).

L’opération militaire Discrète et Rapide qui avait pour objectif, sauver des otages Belges et Américains par le commando belge autorisée par le ministre Belge des Affaires étrangères Paul-Henri SPAACK avec la bénédiction des USA sous le président Lyndon B. JOHNSON a aussi fait plusieurs morts dans le camp de rebelles mais aussi des otages qui étaient gardés dans l’hôtel VICTORIA actuel ZAMBEKE.
En mémoire de toutes ces personnes tuées lors de cette rébellion, cet espace fut baptisé « PLACE DES MARTYRS ». Depuis lors, ce lieu est devenu non seulement touristique mais aussi « sacré » pour les boyomais où plusieurs personnes natives de Kisangani ou non y passent pour déposer une gerbe de fleurs.

Véritable arbre à palabre…

Depuis des années, plusieurs manifestations visant des réclamations et autres se font à cet endroit devenu très significatif pour les boyomais où l’emblème même de la ville y est placé sur un petit mur.
Plusieurs audiences publiques sur les meurtres ont été tenues à la place des martyrs par le Tribunal Militaire de la Tshopo en vue de rendre justice et dont les verdicts ont toujours été prononcés en faveur des victimes.

En vue de lutter contre le VIH/SIDA, le Programme National Multisectoriels de Lutte contre le Sida PNMLS a plusieurs fois lancé les campagnes de sensibilisation au dépistage volontaire en cet endroit pour non seulement combattre le SIDA mais l’éradiquer d’ici 2030.

Un endroit trop sûr pour les réclamations.

C’est comme cela que les omis de leurs décomptes finaux, les anciens travailleurs du complexe sucrier de LOTOKILA ont passés plus de deux ans à la place des martyrs pour réclamer leurs décomptes finaux.

Avant de se rendre au Nord-Kivu pour prêter main forte aux FARDC contre les rebelles du M23, les éléments de la 43ième brigade du Commando venu de Kamina – Base étaient passé à la place des Martyrs pour faire des démonstrations.

Des mouvements (Groupes de Pression) citoyens dont la boite noire, la Dynamique des Jeunes de la société civile de la Tshopo ont plusieurs fois pris ce lieu pour point de départ et de chute pour réclamer le départ du Premier Gouverneur de la Province de la Tshopo Hon. John ILONGO TOKOLE et récemment le comité de soutien à la libération du Maître Firmin YANGAMBI a lancé sa marche à l’espace des Martyrs, mais également son point de presse après la libération de ce dernier.
Pour compléter ses effectifs, la Police Nationale Congolaise procède au recrutement de ses éléments quelques fois à la place des Martyrs dont une partie de ceux qui ont suivi la formation à l’Ecole de Police à l’issue de laquelle l’ancien Président de la RDC Joseph KABILA était venu assister à la prise d’arme en 2018.
La charte du Mouvement citoyen « Parlement débout » a été signé à cet endroit ;
Des boyomaises et boyomais, fonctionnaires de l’Etat ou non, viennent passer leur temps à cet endroit pour se déstresser et ou se défouler.

Pour préparer tous les Boyomais à la l’utilisation de la machine à voter, la CENI/Tshopo a ciblé aussi cet endroit pour la sensibilisation des électeurs.

Jean Claude FUNDI

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