La « grande muette » d’abord ! (Tribune de José Nawej)

Président africain connu pour ses multiples voyages à travers le monde, mais absent du sommet UE-UA à Bruxelles. De qui s’agit-il ? « Notre Fatshi national« , bien sûr. En l’occurrence, poser la devinette, équivalait à y répondre.

En revanche, côté énigme, les Congolais se perdaient encore en conjectures sur les ressorts de cette impasse « fatshienne » sur la grand-messe de la capitale de l’Europe. Avec le face-à-face d’hier entre le Commandant suprême et ses troupes FARDC-PNC, des pans importants du halo de mystère sur l’absence du numéro 1 congolais du rendez-vous de Bruxelles commencent à tomber. Le double contexte africain, caractérisé par la résurgence du « variant kaki » et local, marqué notamment par l’arrestation du « Monsieur sécurité » du Régime, valait bien une causerie morale avec les hommes en uniformes.

Car, si elle a vocation à demeurer muette et silencieuse, l’Armée n’en a pas moins les yeux pour regarder et surtout voir, ainsi que les oreilles pour entendre et surtout écouter. Pas forcément les bonnes nouvelles. A l’ère et à l’heure des NTIC avec les inévitables réseaux sociaux, ces facultés visuelles et auditives s’en trouvent aiguisées. Ça donne la « Grande muette » aux yeux grandement ouverts et aux grandes oreilles.

Lorsque le chef de l’Etat martèle sur le caractère apolitique des FARDC et de la PNC, qui sont par définition hors du champ politique, les amateurs de la prétérition -comme figure de style-décodent le message présidentiel. A savoir qu’ « il y a anguille sous roche ».

C’est que le mauvais vent de la « politique » planerait sur ou flotterait -c’est selon- autour de certains éléments de la « grande muette ». Ceci pouvant expliquer la tentative de déstabilisation des institutions de la République pour laquelle le sécurocrate XXL Beya est « entendu ». Liaisons dangereuses entre celui-ci et certains galonnés ? Les allusions sur un ton ferme du Commandant suprême donnent à penser à une vraie toile d’araignée qui se mettait en place. L’opération « décrottage » est sans doute plus importante que la présence à la grand-messe bruxelloise. Sous les tropiques, la très longue chronique des déstabilisations renseigne, au demeurant, que le pic est généralement atteint quand le « maître des lieux » est…absent.

L’énigme sur cette absence très remarquée et très remarquable de « Fatshi béton » pourrait accessoirement s’expliquer par l’agenda diplomatique du Président. Avant de recevoir début mars le couple royal belge, le chef de l’Etat accueille ce dimanche son homologue turc. Une visite importante pour qui connaît le pragmatisme des investisseurs turcs.

Une fois qu’on a relevé l’enjeu économique de la venue du RaÏs Recep Tayyip Erdogan, remonte à la surface le nœud de l’énigme : « la grande muette d’abord » !

José NAWEJ

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