La sempiternelle équation à plusieurs inconnues ! (Tribune de José Nawej)

Cela fait des décennies que les rentrées scolaires se suivent et se ressemblent. Comme deux gouttes d’eau. A la lisière comme au seuil de chaque reprise des classes, la même équation assortie de mêmes inconnues. Le même trouble dans le chef de la majorité des parents qui ne savent à quelle formule mathématique se fier.

Ce jour de rentrée réunit toutes les données constitutives de la sempiternelle équation. Avec un variable plutôt aggravant qu’est ce raccourcissement des vacances qui font qu’entre les deux marathons, les parents n’ont eu qu’un petit mois pour souffler.

Les voilà obligés, bien malgré eux, de se triturer les méninges plus tôt que de coutume pour tenter de résoudre l’équation » rentrée scolaire « . Fournitures scolaires, divers frais officieux, mais nécessaires pour espérer voir les mômes bénéficier d’un encadrement acceptable.

La fameuse gratuité sans service après-vente ayant fini de montrer et démontrer ses limites. Appliquée aux écoles publiques, cette gratuité est égale au service minimum.

Incarnation dans l’équation de la notion du statut et du rôle telle que théorisée par le sociologue Stoetzel, les enseignants par ailleurs pères ou mères de famille, en rajoutent à la complexité de l’équation. Officiellement délestés de la motivation des parents, instituteurs et profs attendent chaque année la requalification substantielle de leurs salaires. D’où, le retard à l’allumage que connaît habituellement la rentrée scolaire.

Après, comme faire grève relève d’un acte héroïque sous les tropiques zaïro-congolaises, les braves enseignants finissent souvent par baisser pavillon. En sera-t-il de même pour cette année scolaire ou les enseignants vont se montrer intraitables par rapport à leurs revendications ô combien légitimes ? Abonné au mantra, à la devise, à la profession de foi ou au slogan -c’est selon- » Le peuple d’abord « , le Gouvernement va-t-il enfin redonner le sourire aux professionnels du « plus beau métier » ?

Un véritable cas de conscience pour un pouvoir qui, hier, au sein de l’opposition, faisait de la » misère du peuple » son thème de prédilection ou… son fonds de commerce. Les faits vont-ils finir par donner raison au dramaturge Philippe Néricault lorsqu’il écrivit, voici quatre siècles, que la » critique est aisée, mais l’art est difficile » ?

Trêve de sujet de dissertation à l’orée de cette année scolaire où l’heure est à la traditionnelle équation à moult inconnues. Dur, dur la rentrée !

José NAWEJ

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