L’après-Kyungu dans le chaudron katangais.

A l’Unafec, ce  qui devait arriver arriva. A savoir l’équation à moult inconnues qu’est l’après-Kyungu. Il a fallu que Kinshasa se prononce sur la succession de « Baba » pour que Lubumbashi, cœur du parti, entre en ébullition. Une question ultra-délicate pour  un parti de type bonapartiste -un chef charismatique unique- comme l’UNAFEC.

Certes, Georges Clemenceau n’a pas tort lorsqu’il déclare : « Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, qui ont été tous remplacés« . Cette citation de l’ancien Président du conseil-Premier ministre- français étant une variante du proverbe arabe selon lequel « les cimetières sont pleins de gens indispensables » .

 Là est justement le hic. Car, il est des hommes auxquels on succède sans vraiment les remplacer. Homme-organe, le leader de l’UNAFEC est de ceux-là.   Antoine-Gabriel Kyungu incarnait à lui tout seul l’institution UNAFEC. Il était le parti. Sa ligne personnelle en fonction de ses contingences  politiques devenait celle de l’UNAFEC.

En vertu de son positionnement personnel, il a rejoint « son fils » et demi-homo Félix-Antoine Tshisekedi. Descendant de l’Uféri, l’UNAFEC renonçait, sacrifiait ou mettait une sourdine -c’est selon- ses fondamentaux au profit de son mariage (de raison ?) avec le pouvoir Fatshi.

Cet attelage sur mesure pouvait difficilement tenir en dehors de l’équation Kyungu. A la suite de la disparition du « chef« , la donne  UNAFEC et plus généralement, la carte politique du Katanga ne se  présente plus de la même manière. Les cartes sont rebattues. Kinshasa n’a plus un, mais plusieurs interlocuteurs.

Tous ceux qui rêvaient d’être califes à la place du calife donnent de la voix. L’enjeu étant d’administrer  la preuve que l’on contrôle la rue à la commune de la Kenya, épicentre du parti, comme l’est la Xème rue Limete pour l’UDPS. La réponse est venue hier du clan Longange Umba, désigné président intérimaire du parti lors du décès de Gabriel Kyungu. Le ministère de l’Intérieur,  qui a jeté son dévolu sur un autre cadre, a dû apprécier la relation de cause à effet.

Reste que l’effervescence d’hier à Lubumbashi survient dans un contexte où les tensions à forte odeur politico-communautaire vont crescendo dans le Grand Katanga, partie plus que sensible de la République hier comme aujourd’hui.  Gouverner rimant avec prévoir -dixit Emile Girardin- , il y a urgence que le Pouvoir central sorte du bon vieux jacobinisme kinois pour désamorcer la bombe katangaise …avant qu’il ne soit trop tard. L’inénarrable « Baba » qui jouait à la soupape de sûreté n’étant plus là.

José NAWEJ

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