Le 1er mai toujours en berne (Tribune de José Nawej).

Les travailleurs étaient à l’honneur hier à travers la planète Terre. En RDC, cette date est, au fil des ans, davantage chômée que célébrée. Le chômage le disputant à l’oisiveté et à l’inactivité étant devenue la règle et le travail l’exception. Pas sûr que cette courbe vicieuse de la précarité ne s’inverse l’un de ces quatre matins. Car, il n’y a pas l’once d’un début de redoux sur le front de l’emploi. Mille fois annoncés, y compris par le Président de la république en personne, les investisseurs se font toujours attendre.

Ce n’est sans doute à la lisière de la période de flottement liée au crépuscule du quinquennat -potentiellement une zone de turbulences – où se trouve la RDC que l’on peut attirer des créateurs d’emplois et donc de richesses. L’investisseur est comparable à du gibier peureux, disait le Premier commissaire d’Etat Kengo wa Dondo.

Dans cet océan de désespoir voire de désespérance, il y a comme un ilot de pis-aller. C’est cette industrie hors normes née du génie rd congolais. A savoir ces usines à fabriquer les partis politiques ! Signe de la vitalité de la politique au Congo-Zaïre. De même que quand le bâtiment va, tout va, de même lorsque le parti politique va, la politique va !

Rien que pour la seule Union sacrée de la nation, on dénombre plus de 400 partis politiques ! Au moins, les plus de 400 leaders, présidents fondateurs ou autorités morales ont pu, le temps du méga meeting, trouver un » emploi saisonnier » à leurs militants ou combattants.

Dans la foule qui a rempli le stade -un exploit-, il n’était pas rare d’entendre des militants ou sympathisants pérorer sur le » jeton de présence » qui a été octroyé aux uns et autres. Ces fameux » frais de transport« , équivalant à la pitance journalière du Kinois lambda qui, dans le contexte local, pouvait bien valoir un tour- et puis s’en vont- au stade des Martyrs.

Question pour ces Congolais d’en bas d’être du bon côté de l’histoire, le temps d’une journée. Un samedi qui plus est. En attendant… les investisseurs pour de vrais emplois susceptibles de réhabiliter le 1er mai.

José NAWEJ

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