Levée du moratoire sur la peine de mort, « Nous voulons que cette peine soit exécutoire » (Donatien Aliana Alipanagama)
Depuis l’annonce de la levée du moratoire sur la peine de mort, les discussions ne tarissent point. Si certains trouvent que c’est une violation flagrante de la constitution de la République Démocratique du Congo, d’autres pensent que la levée du moratoire sur la peine de mort est nécessaire pour rétablir un certain ordre et pour faire peur à ceux qui commettent des actes contraires à la loi. C’est la cas de Donatien Aliana Alipanagama.
Ce chevronné de la presse, journaliste, et psychologue de formation, pense que la peine de mort est une sanction qui est contenue dans notre arsenal juridique. . La loi du pays n’a pas encore abrogé cette peine. Selon lui, en regardant de près, tout ce qui se passe dans ce pays, comment comprendre que quelqu’un qui a été complice de la mort d’une centaine de personnes ou quelqu’un qui, intentionnellement, donne la mort à une autre personne, s’en sort, et cela, en sachant que la vie est sacrée.
« Ce n’est que la vie de celui qui commet un forfait qui est sacrée. La vie de l’autre, la victime, n’est pas aussi sacrée ? », s’interroge – t –il.
Selon Donatien Aliana, même au niveau traditionnel, dans nos coutumes, dans nos villages, s’il y a certaines personnes qui sont soupçonnées d’être porte-malheurs, ou d’être à l’origine mystico religieux de la mort d’une personne, le sage appelle tout le monde et donne un breuvage aux personnes convoquées. Le sage annonce que celui qui a commis un forfait et qui boit ce breuvage mourra. Et il y a des gens qui mourraient après avoir pris le breuvage. C’est une sorte de sanction.
« C’est pour dire qu’on a autorisé la peine de mort d’une manière traditionnelle. C’est la philosophie bantoue. Et nous sommes africains. Du point de vie de la psychologique, lorsqu’on dit que la peine de mort est là, je pense que ça va jouer sur le mental et les gens vont avoir peur, parce qu’on a toujours peur devant un instrument ou devant un obstacle qui peut faire du tort. Lorsqu’on dit que la peine capitale est là, et que ça passe d’une manière exécutoire, c’est une bonne chose. Même si la vie est sacrée, ce n’est pas seulement la vie de celui qui tue qui est sacrée, mais la vie de celui qui meurt est aussi sacrée. Ce n’est pas mauvais qu’on applique ça. Mais, il faut un toilettage au niveau des juridictions judiciaires. Nous voulons que cette peine soit exécutoire, car sur le plan psychologique ça va jouer sur le mental de ces malfaiteurs, des assassins, des traitres, des complices de la mort de toute une communauté, auront peur et ça va jouer sur leur mental ».
Même si il est pour la peine de mort, il estime, cependant, que la justice doit fonctionner d’une manière correcte. La justice doit être rendu équitablement pour tout le monde.
La Rédaction