L’Occident côté pile et côté face.
Tapis rouge pour Fatshi à l’Elysée. Echange d’amabilités entre le Président rd congolais et son homologue français. Satisfecit des « partenaires internationaux » à l’avènement du Gouvernement de « l’Union sacrée de la Nation« . Afin que nul n’en ignore, les chancelleries occidentales en poste à Kinshasa -17 pays plus l’Union européenne – ont publié une déclaration conjointe pour saluer l’investiture du nouveau gouvernement congolais.
De bon augure pour le tandem Tshisekedi – Sama ? Assurément. Depuis que le Congo est Congo, l’Occident tient lieu de la communauté internationale. Sa bonne disposition déclarée a valeur de gage. Voire d’assurance-vie pour qui tient le gouvernail du navire de ce pays-continent.
Formatés dans le double moule colonial et néocolonial, les dirigeants zaïro-congolais sont plus soucieux de l’adoubement occidental que du soutien intérieur. D’où, des trésors de diplomatie déployés, des millions dépensés dans des actions de lobbying… pour être dans les bonnes grâces de l’Occident et de ses technostructures tentaculaires.
Le « malheur » commence lorsque les capitales occidentales, guidées par leurs intérêts toujours changeants, se ravisent et se mettent à diaboliser celui qu’ils ont encensé hier. Joseph-Désiré Mobutu, « le rempart contre l’avancée du communisme en Afrique« , Joseph Kabila-fils le jeune président « réformateur« … ont eu, chacun, leur période de gloire.
Le premier a fini par être « poignardé dans le dos« . Le second a payé et continue à payer son tropisme chinois, « développé » après avoir vainement attendu le début de réalisation des promesses des partenaires traditionnels.
Là est justement le hic. Le soutien proclamé de l’Occident ne se traduit pas toujours- c’est un euphémisme- par un appui concret et conséquent par rapport aux attentes basiques des populations. En proie à une quasi récession économique qui ne dit pas son nom, nombre de pays occidentaux sont enclins à se recroqueviller sur eux-mêmes. Le surgissement de « sa majesté » Covid-19 devrait amplifier cette tendance un tantinet nombriliste.
Nos dirigeants, le couple de l’Exécutif en tête, ne devraient donc pas tabler outre-mesure sur les appuis budgétaires d’un Occident abonné au service minimum. Mille et une promesses en bandoulière, le Premier ministre Sama Lukonde devrait plutôt faire sien le proverbe selon lequel « un tien vaut mieux que deux tu l’auras« , et compter sur ses propres moyens. Car, faute d’avoir les moyens de sa politique, il est avisé de faire la politique de ses moyens.
Il importe donc que « le guerrier » en chef fasse l’économie de quantité de guerres qu’il a annoncées vouloir mener. En somme, il ne devrait s’engager que pour des combats dont il est sûr de disposer de munitions. Sinon, il risque d’expérimenter, à ses dépens, la célèbre citation archi-connue : qui trop embrasse, mal étreint.
José NAWEJ