MEDIA : José Des Chartes MENGA, un oiseau rare du journalisme boyomais s’en va. (Ernest MUKULI).

Ce matin du lundi 8 février, une nouvelle déchire la toile et tombe comme un cheveu dans la soupe. Les utilisateurs des réseaux sociaux découvrent avec stupeur la mort de José Des Chartes MENGA MBULA, ancien journaliste de la Radio Télévision Nationale Congolaise, de la Radio Télé Amani et de la radio Okapi. 96 heures après l’annonce de sa mort, les témoignages ne cessent d’inonder notre rédaction, témoignant ainsi de l’amour que lui a porté sa ville, Kisangani.

Ernest MUKULi, Journaliste indépendant, est Secrétaire provincial de l’Union Nationale de la Presse, dans l’ex Province Orientale. Nous publions ici l’entièreté de son témoignage.

Nous devons à José Des Chartes MENGA la reconnaissance des qualités professionnelles exceptionnellement rares. Si pas, l’une des races, des carrures, des talents qui s’est imposé près de 30 ans durant sa carrière professionnelle. C’est lui notre éclaireur pour un journalisme de profondeur.

C’est bien lui qui a démystifié localement le métier du micro à l’aube de la fin du monopoliste médiatique au Zaïre. Pour beaucoup des professionnels des médias de la génération 1995 à 2015, MENGA est d’une exemplarité hors commun dans la conduite d’un entrevu sur des gros problèmes de société dont la responsabilité d’y remédier revient à l’autorité politique. Ses approches de conduite d’interviews avec Mgr Laurent MONSENGWO PASINYA, alors archevêque de Kisangani, les gouverneurs qui se sont succédés dans la province Orientale de 1995 – 2005, ont été d’une haute facture professionnelle.

Oui! José Des Chartes MENGA MBULA est notre correcteur en matière de conduite d’une interview avec une célébrité politique. C’est bien notre Christophe BOISBOUVIER. C’est bien aussi ses pratiques pointues d’interview que certains d’entre nous journalistes de Kisangani pouvons tenir devant les grandes personnalités politiques sur des sujets à la fois complexes et grands.

C’est grâce aux questions du diable qu’utilisait José Des Chartes MENGA que nous pouvons prendre tout notre temps dans la préparation sérieuse de l’interview avec une autorité sur un sujet de controverse.

MENGA nous laisse un grand héritage, exceptionnel modèle, celui d’un journalisme engagé. Il pratiquait le journalisme qui tourne le dos à la passivité, à la volonté complice de vouloir nier les souffrances des sans voix, la volonté d’embellir ce qui ne marche pas, ne pas fermer les yeux devant la méchanceté des forts sur les faibles. L’orientation de sa plume ne ménageaient point les maux qui minent Kisangani, des pratiques qui humilient la Tshopo, les réalités qui agenouillaient la province Orientale. 

Le franc parler de José Des Chartes MENGA sur ce qui préoccupe l’opinion publique locale a été, pour beaucoup, une contribution de taille dans la longue et difficile lutte de revendication de devoir des mémoires sur les atrocités commises dans la ville de Kisangani aux années 2000.

Mais Hélas ! José des Chartes MENGA MBULA part au lendemain même du début de la matérialisation timide et insuffisante du processus d’indemnisation des victimes des guerres de Kisangani. José MENGA, la presse lui doit cette particulière reconnaissance du guide pour pratiquer un journaliste qui amène toute personne revêtue du pouvoir public à poser des actes qui apportent et poussent le changement au bénéfice de ses administrés.

La disparition de ce grand journaliste, ce littérateur oblige la presse de la province de la Tshopo à se sentir très fieré, très forte, amplement responsabilisée pour que le public renouvelle sa confiance en elle grâce à la profondeur de l’information professionnelle, responsable et indépendante et afin aspirer aux changements durables de notre société.

Merci frère, merci guide, merci modèle, merci richesse.

Que tes talents conduisent le présent et le futur des journalistes boyomais.

Adieu confrère José Des Chartes MENGA.

La Redaction.

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