Pièce contre pièce à l’UDPS (Tribune de José Nawej).

« La parole est d’argent, le silence est d’or« . Difficile de ne pas penser à ce proverbe à la suite de la passe d’armes entre Jean-Marc Kabund et Augustin Kabuya. Car de cette saillie sur la mode « réponse du berger à la bergère« , le seul vrai perdant, c’est l’Etat-UDPS mis à nu. Au propre comme au figuré. La séquence « pièce contre pièce » ayant tourné au déballage avec des pans importants de secrets d’alcôve sur la rue.

Comble de paradoxe, le secrétaire général du parti tshisekediste aura donné du relief à ce que lui-même avait qualifié d’un « non-événement« . Ce, en se fendant d’une réplique fleuve point par point au long chapelet d’accusations-allégations de son ancien patron au sein de l’UDPS.

A décortiquer la charge du secrétaire général du parti tshisekediste contre son ancien « patron« , il y a de quoi désespérer du pays. Comment un parti de gouvernement pouvait être dirigé pendant si longtemps par l’homme qu’Augustin Kabuya a dépeint ?

Comment s’est-il érigé en faiseur de rois principal au point de lui attribuere 80% des nominations au sein des institutions de la République ? Comment « ce Kabund si peu recommandable » a-t-il pu bénéficier de la totale confiance du Président au point même de revenir avec tambour et trompette au bureau de l’Assemblée nationale ? But not least, comment les technostructures -Justice, IGF- si regardantes sur la gestion des opposants au pouvoir ont-elles fermé les yeux sur les « acquisitions » du dignitaire Kabund, qualifiées brusquement aujourd’hui d’indues ? Par où était passé l’Etat de droit ?

La philippique d’Augustin Kabuya contre celui qui apparaissait comme la cheville ouvrière du dispositif présidentiel accrédite par l’absurde la thèse maintes fois brandie de la médiocrité de la classe politique.

Dans la même veine, la charge sans nuance de Jean-Marc Kabund, longtemps numéro 2, puis patron du parti au pouvoir contre celui de Président dont il était l’homme-lige achève d’administrer la preuve que le vaudeville se joue à tous les étages de la société. Y compris au sein de l’appareil d’Etat !

La morale de cette polémique est qu’il n’y a pas que le « maître-nageur » qui a raté une occasion de se taire. Pire, la riposte sur le registre « celui qui crie au voleur est aussi voleur » est dévastatrice pour toutes les deux parties. Avec, en politique, un léger avantage psychologique à celui qui s’est érigé opportunément en dénonciateur.

José NAWEJ

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