Plus le budget augmente, plus la crise augmente aussi. (Tribune de José Nawej)

Constat d’un modeste littéraire. Le triplement voire plus du budget ne se traduit pas par un léger mieux sur le front social. Pas l’once d’un redoux pour emprunter le lexique de la météo.

Bien au contraire. Le temps n’en finit pas de se gâter. Le ciel allant toujours s’assombrissant.

En témoignent ces prix sur le marché qui toisent quand ils ne se moquent pas de chiffres flatteurs, brandis par les cols blancs du Gouvernement.

En témoignent aussi ces rémunérations, depuis un certain temps, à échéance élastique auxquelles viennent de s’abonner, bien malgré eux, tous les agents émargeant au …budget de l’Etat qui a été multiplié par plus de trois. En témoigne, last but not least, le sachet de la ménagère dont le contenu ne connaît pas le moindre début de multiplication.

Dans un pays où tout le monde est devenu, comme par la magie de la science infuse, spécialiste de tout, nous nous gardons de jouer au » toutologue », ou pour faire kinois au » nionsologue ». Pas plus que nous ne pourrons avoir la prétention en économie de faire comme Monsieur Jourdain qui faisait la prose sans le savoir.

Rien que le ressenti populaire et des questions sans doute naïves dignes d’un profane qui en découlent.

A savoir, quel serait l’intérêt du Congolais lambda de savoir que le budget de son pays a sensiblement augmenté si son ordinaire ne change pas d’un iota ? Comment expliquer à l’homme de la rue que le pays s’est un peu enrichi, alors qu’il continue à galérer comme d’hab ? Peut-être même un peu plus ?

C’est un peu comme un père de famille qui annoncerait qu’il a été augmenté substantiellement sans que cette hausse de salaire n’ait le moindre impact sur le train de vie de la maisonnée.

Cela susciterait des interrogations légitimes.

D’où, la kyrielle de questions que des Congolais se posent sur cette absence de nexus entre le budget et le coût de la vie. Avions- nous bien entendu 16 milliards? Mon voisin nous confirme que oui. Et que pour rafraîchir notre mémoire défaillante, il nous rappelle que le Gouvernement avait célébré ce quasi quadruplement du budget comme un exploit historique.

Un haut fait et non un conte de fées. Un miracle et non un mirage. Ce qui étonne et détonne, c’est qu’avec un budget trois fois moins costaud, les choses allaient moins mal qu’aujourd’hui. C’est à en perdre son latin ou – tropiques obligent- son …Lingala. Kokamwa!

José NAWEJ

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