Présidentielles 2023 : « Mukwege ne pouvait pas indéfiniment soigner les conséquences. A un certain moment, il devait s’attaquer aux causes ». (Prof Alphonse Maindo)

Le docteur Denis Mukwege est candidat à la présidentielle du 20 décembre 2023. Le Prix Nobel l’a annoncé le lundi 2 octobre 2023 lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa. Denis Mukwege, qui pense qu’il ne peut pas attendre 2028, explique devant près de 300  personnes, qu’il ne dépose pas sa candidature  par intérêt, ni pour le pouvoir, mais pour sauver sa patrie.

Cette annonce du Docteur Denis Mukwege secoue la toile ce mercredi matin. Les réseaux sociaux sont pris d’assaut et les débats sont houleux. Dans la foulée, la rédaction de la rfmtv.net a approché le Professeur Alphonse Maindo qui voit dans cette décision du Docteur Denis Mukwege, une lueur d’espoir pour la nation congolaise.

Aujourd’hui, explique-t-il, il mesure l’immense responsabilité qui pèse désormais sur les épaules du Docteur Mukwege. Apres avoir accepté l’appel patriotique qui lui a été lancé, il y a plus d’une année, il a pris le temps de la réflexion, de la méditation, de la consultation pour bien mesurer l’importance, et tout le poids qu’une telle décision pourrait représenter à la fois pour son destin personnel, et le destin de la nation toute entière. Notre interlocuteur ne tarit pas d’éloges sur la personne de Denis Mukwege, ce réparateur incontesté des femmes.

« Un homme toujours plus proche de plus petits, toujours proche du peuple, et qui a toujours pris le risque de rester auprès des gens qui souffrent pour soulager leurs misères quand il ne pouvait pas guérir leurs maladies, un défenseur des droits de l’homme, quelqu’un qui a toujours fait des plaidoyers pour que les droits de l’homme soient préservés, quelqu’un qui a soigné les effets de violence pendant près de quarante années, les effets de violence extrêmes dont les victimes sont nos populations de l’Est principalement. Il ne pouvait qu’en arriver là ».

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Pour le Professeur Maindo, connaissant le Prix Nobel de la paix, il n’y avait pas d’autres voies possibles. Il ne pouvait pas indéfiniment soigner les conséquences. Il y avait un moment ou un autre où il devait pendre ses responsabilités, avec l’ensemble de la communauté nationale pour qu’on arrête les massacres, la noyade collective de la République Démocratique du Congo.

« Donc, c’est ce qu’il a fait pour s’occuper des causes des problèmes qui nous rongent et qui font notre malheur. C’est très important. Moi, je me réjouis de cette décision. En même temps, ça nous invite nous tous. Cet appel patriotique nous est lancé à nous tous. Je suis prêt, j’ai entendu vos cris, j’ai entendu vos appels. Donc, cet appel patriotique s’adresse aussi à nous. L’ensemble de la population congolaise, de toutes les forces vives de la nation, qu’il s’agisse de l’opposition, de la majorité, de la société civile, des indifférents. Tout le monde devrait pouvoir entendre cette voix de l’appel patriotique pour dire : levons nous, marchons et avançons ».

Ce professeur d’universités a souligné un point qu’il considère comme très important dans les dires du candidat président de la république.

« Il a dit clairement. Je n’ai ni or ni argent à vous donner, mais ce que j’ai, je vous l’offre. Je vous donne ma vie. Et ça, c’est très frappant et très fort comme message adressé à la population congolaise. Cet homme qui a tout pour réussir, pour mener une vie tranquille dans les grands palaces, dans les grandes capitales du monde, voilà que cet homme accepte d’endurer, de mouiller son maillot, de mouiller sa chemise pour pouvoir défendre les intérêts du peuple, tout en sachant que le processus dans lequel il s’engage est un processus qui est miné, c’est un processus qui est frauduleux, et les gens ont passé des mois, voire des années pour préparer la fraude massive, la fraude du siècle. Mais il décide d’y aller. C’est fort. Ça, c’est la grande foi qui l’anime, il a une foi énorme. Cette foi en l’homme, cette foi au peuple congolais, cette foi à la grande destinée de la nation congolaise. Et c’est cette foi qui l’anime. Il sait que le peuple qui croit, qui se bat, qui se mobilise finit toujours par vaincre. Il est conscient de cette responsabilité et de toutes les embûches qui se dressent devant lui. C’est pourquoi il en appelle à la responsabilité de nous tous, un grand rassemblement de tous.  Je suis fier de lui et je me joints à son engagement pour que nous puissions tous nous lever comme un seul homme pour avancer et donner aussi de notre vie pour que ce peuple finalement puisse retrouver sa grandeur, sa fierté, sa dignité ».

Le Prof Maindo fait également allusion au programme présenté par le Prix Nobel de la Paix. Il a déclaré à l’assistance que son programme n’est pas de promettre abc, des choses. Mais il a demandé aux gens de travailler : travaillons, ensemble nous pouvons changer.

Cet analyste politique fait observer qu’on est bien loin de ce à quoi on est habitués depuis des longues années de nos politiques, qui viennent à chaque fois faire des promesses, promesses de ci, promesses de ça, et finalement, ces promesses ne sont jamais tenues. Et là, on a un homme qui fait une seule promesse : travaillons, travaillons, travaillons et travaillons encore.

Et au Prof Maindo de conclure par une interpellation :

« Maintenant qu’il a fait sa part, c’est à nous autres, c’est à chacun d’entre nous, à chaque citoyen d’assumer sa part pour répondre aussi oui à cet appel qui nous est adressé. Me voici, je suis là, je suis ton serviteur. C’est ce que nous devons tous dire à notre peuple, à notre nation  qui a besoin de nous en ce moment particulier de son histoire ».

La Rédaction.

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