RDC : Le pays serait-il dirigé par deux présidents ?

Le président Felix Antoine TSHISEKEDI et son prédécesseur Joseph KABILA se sont rencontrés le jeudi 12 mars dans la soirée. Le compte – rendu a été lu par le Directeur de cabinet du président de la République, vital KAMERE. Certaine personnes averties n’ont pas manqué de réagir à la lecture de ce compte – rendu. C’est le cas du Professeur Bily Bolakonga Ilye qui nous livre ici sa reflexion.

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J’ai lu le compte rendu de la rencontre entre deux personnalités de la coalition CACH – FCC. Je note, dans l’esprit et la lettre du communiqué produit et destiné au grand public que les deux personnalités sont, visiblement à dessein, placées sur le même piédestal !

Qu’est-ce que cela suggère ? Cela heurte mon bon sens, m’intrigue voire me parait choquant ! Je suis donc curieux de savoir si, dans ce cas, c’était le Chef de l’État ou le chef d’un clan politique qui rencontrait celui d’un autre clan politique (même s’ils semblent être liés par un accord politique caractérisé par le désordre, l’indiscipline, la cacophonie, …) !

A ce qui me semble, c’est dans ce registre qu’il faut placer ladite rencontre ! Subséquemment, plusieurs autres interrogations peuvent surgir de ce constat. Par exemple, en quelle qualité Vital Kamerhe devrait s’exprimer ? Comme Dircab du Chef de l’Etat, Porte-parole de ce dernier, rapporteur de la coalition hétéroclite ou plutôt comme membre de l’un de deux clans ?

Par ailleurs, pour une telle rencontre, hormis les intérêts _pro domo_ de chacun des clans en présence, rien n’indique, malgré les trois heures et demie des discussions prétendument conviviales et fructueuses, que des questions fondamentales et vitales de développement, d’économie internationale ou de santé publique avec l’épineuse situation d’actualité liée à la pandémie du coronavirus qui menace sérieusement la RDC n’eussent été abordées.

A la place, nous avons eu droit à une réunion qui s’apparentait à un rendez-vous des charognards prêts à dépiecer le gibier-portefeuille congolais…

C’est à croire que le récent discours du Prix Nobel de la Paix Denis Mukwege n’a pas percé les oreilles des concernés, notamment dans l’extrait où il rappelait que

 » _notre pays traverse des graves difficultés, il est parterre_ « .

Il faut donc une profonde révolution au moins mentale afin de forcer les esprits égoïstes et égocentriques à s’éloigner de la gestion de la chose publique pour espérer le relèvement de  notre nation en péril. Autrement ce sera une collection redondante de verbiage véhiculant frustration et désespoir, y compris, comme on le remarque de plus en plus et de manière grandissante, du côté des partisans du partis présidentiel.

Sans une prise de conscience réelle comme suggéré par Denis Mukwege  » _sans éveil de conscience des intellectuels, notre pays risque de sombrer davantage dans une misère sans nom_  »

La rédaction.

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