Régime minceur de l’Etat, encore une fausse couche ? (Tribune de José Nawej)

Ce bébé-là, les Zaïro-congolais l’attendent depuis des lustres. Tel un enfant princier, sa conception est toujours annoncée avec tambour et trompette. Sa layette préparée dès le premier mois de la grossesse. Arrive le jour  » j « , mauvaise nouvelle : fausse couche quand il ne s’agit pas d’un mort-né !

Les Congolais n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Ceux d’un certain âge ou d’un âge certain savent que ce scénario lugubre se répète depuis les années Mobutu. Ainsi passe cycliquement l’annonce, tel un météore, de la  » réduction du train de vie de l’Etat  » .

Sans jouer au prophète de malheur, des signes avant-coureurs montrent que même sous les Warriors, le régime amincissant de l’appareil d’Etat risque de faire pschitt. L’aéroport de N’Djili continue à enregistrer le même flux d’allées et venues des officiels rd congolais comme en temps ordinaire.

Tout en comprenant que le Chef de l’Etat qui préside l’Union africaine ait effectué le déplacement pour New York, nombre d’observateurs s’interrogent sur la taille de sa délégation. Encore que d’autres dirigeants étaient bien en régime minceur à la  » maison de verre  » . D’autres encore – y compris ceux des pays autrement plus nantis- ont sacrifié au rituel de la visioconférence.

Toujours à propos du énième « variant » de la chronique sur la cure d’amaigrissement digne de l’Arlésienne, les échos qui proviennent aussi des travées de l’Hémicycle font état d’un possible « ajustement » des émoluments des députés. Incarnation vivante de l’autorité budgétaire, les élus 1er degré auraient-ils décidé de décliner à leur profit le proverbe selon lequel « on n’est jamais mieux servi que par soi- même » ? Et ce, en se servant à la source? Ils n’en seraient pas à leur premier « qui travaille à l’hôtel ou à l’autel mange à l’hôtel ou à l’autel « . C’est selon. Eux pour qui des millions de dollars ont été mobilisés -sans savoir exactement les ressorts du montage financier ad hoc -pour l’acquisition des Jeeps.

Pour en avoir vu d’autres, très peu de Congolais parient un kopeck sur l’avènement effectif de la réduction du train de vie de l’Etat. Ce bébé-là, les dirigeants l’annoncent souvent à haute voix et en boucle pour la consommation de Leurs majestés FMI et Banque mondiale. Et quand ils appliquent la rigueur ou l’austérité, le seul cobaye grandeur nature est tout trouvé :  » le peuple « .

Suite à ce qui a tout l’air d’une loi de séries, consulter l’échographie pour connaître l’état du fœtus n’est guère tentant. Les Congolais semblent avoir déjà anticipé le requiem -un de plus- pour la énième annonce de réduction du train de vie de l’Etat. Une nécrologie de plus ? La grossesse étant à terme, le verdict ne saurait trainer.

José NAWEJ

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