Retrait : le M23 s’entête… (Tribune de José Nawej)
Pas de début de retrait du M23 comme stipulé dans l’agenda des chefs d’état-majors de l’EAC. Le M23 s’entête. Pas étonnant. Ce mouvement pro Rwanda n’en fait qu’à sa tête au point de tenir tête hier à la MONUSCO et aujourd’hui à l’EAC.
Marche-t-il sur la tête ? Pis, perd-il la tête ? Pas du tout pour qui analyse le cas M23 la tête froide. A regarder cette rébellion de la tête aux pieds, on réalise que- à l’instar de ses devanciers- il s’agit d’un monstre à plusieurs têtes. De quoi y perdre non seulement son latin-son swahili-, mais surtout la tête. Un véritable casse-tête…rwandais. Pas seulement. Même si c’est la tête rwandaise qui est visible.
Depuis le début de l’agression, Kigali est comme une espèce de tête de série. Ceux des Congolais qui ont la tête sur les épaules savent que le Rwanda n’est que la partie émergée de l’iceberg. On comprend dès lors les raisons de l’entêtement du M23. Eux qui ont toujours une idée derrière la tête alors que les Congolais espèrent les voir appliquer la feuille de route de Luanda. Eux qui ont toujours la tête ailleurs même lorsqu’on leur demande de se conformer aux résolutions de l’EAC.
Dans ces conditions, qu’attendre du tête-à-tête Tshisekedi-Macron ? Sans marcher la tête baissée, les Congolais n’ont pas ou plus la tête à ce genre de ballet diplomatique qui se transforme de plus en plus en bal diplomatique. Ceux de l’Est massacrés, mutilés, martyrisés en ont par-dessus la tête au point qu’ils ne savent même plus où donner de la tête. Eux qui voient des supplétifs de l’Armée rwandaise crier à tue-tête leur opposition aux différents plans de paix sans qu’aucune tête ne tombe.
Pourtant, que de rencontres entre têtes couronnées ! Que peut faire le Président français ? Difficile d’entrer dans sa tête.
José NAWEJ