La province de la Tshopo est plongée dans une vague d’émotions et de consternation, suite à une série de lynchages publics sur fond de rumeurs de prétendues atrophies mystiques de sexe, accusant des innocents de sorcellerie.

Le bilan est lourd : plus de 9 personnes ont perdu la vie, dont deux médecins brûlés vifs dans le territoire d’Isangi hier, dans des circonstances atroces.

Face à cette situation alarmante, le député national Trésor Limengo, élu de la circonscription électorale d’Isangi, est monté au créneau.
Dans une déclaration urgente ce mardi matin, il condamne fermement ces actes barbares et appelle la population au calme, au discernement et au respect de la vie humaine.

> « Rien, absolument rien ne peut justifier que des citoyens se fassent justice eux-mêmes au mépris des lois de la République. La justice populaire est un crime, pas une réponse », a déclaré l’élu.

Une rumeur dangereuse devenue meurtrière

Depuis quelques jours, des accusations infondées se multiplient, prétendant que certaines personnes provoqueraient l’atrophie ou la disparition du sexe d’autrui par des moyens occultes. Ces rumeurs, propagées dans les marchés, les quartiers et sur les réseaux sociaux, ont semé la psychose dans plusieurs localités, dont Kisangani, Lubunga, Isangi, Ubundu et Bafwasende.

Des groupes de jeunes en colère, sans preuves ni vérifications, s’en prennent violemment à des citoyens qu’ils accusent sans fondement, dans une atmosphère de chasse aux sorciers digne des temps les plus sombres.

Les médecins, victimes de l’ignorance

Parmi les victimes, deux médecins reconnus ont été sauvagement tués par la foule à Isangi, dans la localité de Ilambi moké, accusés de complicité dans ces prétendus actes mystiques. Un acte que le député Limengo qualifie d’inacceptable et honteux pour une société civilisée.

« Tuer des médecins, ceux-là mêmes qui sauvent des vies chaque jour, c’est tuer l’espoir de tout un peuple », a-t-il ajouté, en appelant à l’ouverture immédiate d’enquêtes judiciaires pour identifier et sanctionner les auteurs de ces crimes.

Un appel à l’autorité et à la conscience collective

Le député a aussi lancé un appel pressant au gouvernement provincial et national pour une réponse urgente, mêlant sensibilisation, renforcement de la présence sécuritaire, et justice exemplaire.

« La population doit comprendre que ce genre de violence ne résout rien. Au contraire, elle nous divise, nous appauvrit, et nous enlève notre humanité »

Et, l’élu d’Isangi de conclure :

« La Tshopo fait face à une crise d’ignorance et de manipulation populaire. Il est urgent que les leaders politiques, religieux, coutumiers et les médias s’unissent pour mettre fin à cette spirale de violences ».

Le droit à la vie est sacré. Aucune rumeur, aussi virale soit-elle, ne peut justifier le meurtre.

SEMUL

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