Tshopo : « Les députés provinciaux ont pris en otage le Gouvernement Provincial ».

La publication du Gouvernement Nikomba, rendu public le vendredi 20 octobre 2022, fait couler encore beaucoup d’encre et de salive. Déjà, quelques heures après sa publication, des voix se sont élevées. Pour certains, c’est une manière de conduire la Tshopo à l’abattoir pour une mort lente. Pour d’autres, observateurs avertis, la Gouverneure Madeleine Nikomba a formé un gouvernement pour plaire aux députés qui l’ont soutenu en première ligne afin de placer des garde-fous et se sécuriser en cas d’une tentative de censure de son gouvernement.

C’est le cas de Jules Jospin BOUMBE, politologue et analyste indépendant. Pour lui, Madame Nikomba a tout donné aux députés et, de surcroît, vient sacrifier la province. Sur dix ministres nommés, neuf sont soit député provincial (Lomalisa, Bangala et Mwamini), soit un membre de famille ou du clan d’un député provincial.

« Mandiongwe qui place sa propre épouse, Bauma son propre grand-frère, Tokole à travers son suppléant qui recommande son frère Ekili, le vice-gouverneur lui-même député provincial a jugé bon de placer aussi son frère de Banalia du nom d’Asumani et Mabikiambeyi qui place lui aussi son frère Heri Baraka de Bafwasende ; soit encore un membre du parti à l’exemple du député Bafandu qui a choisi sa camarade de parti originaire d’Ubundu. Le stratégique ministère de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières a été confié au parti au pouvoir, UDPS, bien que n’ayant aucun député provincial dans la Tshopo ».

Jules Jospin BOUMBE pense que la raison de donner tout l’exécutif provincial aux députés est simple : respect des accords signés et/ou verbaux entre les deux parties en contrepartie de leurs votes. On peut alors, explique – t – il, conclure que le gouvernement Nikomba 1 est politique, et la majorité des ministres doivent commencer à apprendre la gestion de la chose publique à la tête d’un ministère provincial de la plus grande province de la République Démocratique du Congo. Devinez les conséquences, s’exclame- t – il.

Poussant plus loin ses analyses, Jules Jospin BOUMBE, soulève la question du non respect de l’équilibre territorial. Selon lui, la province de la Tshopo se compose de huit grandes entités administratives dont 7 territoires – Bafwasende, Banalia, Basoko, Isangi, Opala, Ubundu et Yahuma – et une ville capitale provinciale, Kisangani.

« En composant le gouvernement, la Gouverneure de province a violé la Constitution en son article 198 qui exige une représentativité provinciale dans la composition du gouvernement provincial. Ce qui signifie en clair que chaque territoire – y compris la ville de Kisangani – doit être représenté par au moins un ministre. Malheureusement, madame la Gouverneure a passé outre cette exigence légale en favorisant certains territoires (3 ministres pour le seul territoire d’Isangi d’où elle revendique les origines de par sa mère) et en défavorisant d’autres à l’instar de la ville de Kisangani (aucun ministre), voire Basoko ».

Notre interlocuteur pense que, pour calmer le courroux du peuple soko, à qui elle a ravi le fauteuil du Gouverneur de province, la sagesse aurait été pour elle de récompenser Basoko avec deux ministères, octroyer deux ministères pour Isangi vu sa grande représentativité au sein de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, et partager les six restants entre les cinq territoires et la ville de Kisangani.

« Le fait de donner le stratégique ministère de l’ITPR à une dame non originaire de la Tshopo, élue soit-elle, en privant la ville de Kisangani d’un ministère est un acte de manque de considération envers les Tshopolais. Cette maladresse faite pour des calculs politiciens devrait être corrigée le plus rapidement possible en attribuant aux originaires enya un poste important au sein de l’exécutif provincial, commissaire provincial ou Secrétaire exécutif provincial par exemple », conclut Jules Jospin BOUMBE.

La Rédaction.

Close

Catégories

error: Content is protected !!