Ultime redistribution des cartes et… rétribution

A moins de six mois de la fin constitutionnelle du quinquennat, difficile de lire autrement les dernières ordonnances présidentielles que comme une façon pour le Président de caser ceux qui n’en pouvaient plus de ronger leurs freins tellement le jour de … « gloire » tardait à se lever. Difficile d’interpréter autrement ces nominations au sein des entreprises et établissements publics que comme une réponse à tous ceux qui, tout en étant du « bon côté de l’histoire« , voyaient l’histoire de la première mandature se terminer sans…eux. Dieu sait combien ils étaient nombreux ceux qui n’en pouvaient plus de prendre leur mal en patience. Tshisekedistes historiques, kabilistes reconvertis – façon révolution copernicienne – au fatshisme en adhérant à la « vision du chef de l’Etat » …

A la lisière de la campagne électorale, laisser tout ce « beau et grand » monde sur le pavé ou sur le bord de la route aurait non seulement fait mauvais genre, mais aurait surtout été préjudiciable politiquement. Expériences de ses prédécesseurs en bandoulière, Félix- Antoine Tshisekedi sait que la loyauté sur la très mouvante et glissante scène politique rdcongolaise se paie et s’entretient.

Dans un pays où tout le monde est candidat davantage par nécessité sociale que par idéal, avoir un poste – surtout dans une entreprise juteuse – permet à l’heureux bénéficiaire de se constituer un matelas financier pour la campagne électorale. Le vice s’étant introduit par effraction sans infraction dans la res publica, la vertu s’en trouve fractionnée, si pas fracturée. Résultat, les élus sont loin de correspondre à la conception …platonicienne de la République.

Et les entreprises publiques dans tout cela? Il y a belle lurette qu’elles ont cessé d’être l’épine dorsale de l’économie congolaise. Les entreprises étant devenues des pompes à finance pour faiseurs de roi et autres parrains. La fameuse opération « retour« . Si sous les fourches caudines du très nécessaire Copirep, la méritocratie a refait surface dans le secteur du portefeuille, le redoux n’a pas fait long feu. La logique politique voire politicienne et donc clientéliste est revenue au galop. Si quelques mandataires à compter sur le doigt de la main sortent de la cohue, la grande majorité obéit encore au bon vieux logiciel implacablement mis à jour qui se traduit en jargon kinois par « leisa mpunda, mpunda pe aleisa yo« .

Trêve de morale. Ceux qui s’apprêtent à s’installer et à installer n’en ont cure !

José NAWEJ

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