Le sol du Congo reprend ses droits. Dans la cité minière de Durba, territoire de Watsa, la vision du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo — “la revanche du sol sur le sous-sol” — vient de se matérialiser à travers la naissance de trois associations agricoles nationales : l’Association des Riziculteurs du Congo (ARC), l’Association des Caféiculteurs du Congo (ACFCO) et l’Association des Cacaoculteurs du Congo (ACCO).
La cérémonie officielle de lancement, qui s’est déroulée le 2 novembre 2025 à Durba, présidée par le ministre provincial de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, Emmanuel Arama, au nom du gouverneur du Haut-Uele Jean Bakomito Gambu, a réuni une foule nombreuse venue célébrer ce tournant majeur dans la relance du secteur agricole. Étaient également présents les délégués des provinces pilotes du Bas-Uele, de l’Ituri, de la Tshopo et du Nord-Kivu, témoignant de la portée nationale du projet.
Cette initiative trouve son origine dans la détermination de deux élus du peuple, les honorables Crispin Atama Tabe Mogodi, député national de Faradje, et Roger Abotome Bekabisiya, député national de Watsa. Animés par la volonté d’ancrer durablement l’agriculture au cœur du développement congolais, ils se sont entourés de compétences reconnues, notamment le professeur Jean-Robert Nzanzi Bombiti, expert en gouvernance et ancien gouverneur du Bas-Uele, aujourd’hui figure respectée du monde agricole.
Les autorités coutumières ont été pleinement associées dès les premières étapes du projet. Une réunion stratégique tenue à Kinshasa a réuni le chef Paulin Kombomabo (chefferie Gombari), le chef Augustin Aluta, le chef Dieudonné Sirur (chefferie Bari Logo) et le chef Jean Obote (chefferie Logo Gambi), témoignant de la symbiose entre la tradition et la modernité agricole. Le mouvement a aussi bénéficié du soutien spirituel et communautaire du Révérend David Kwala et d’autres leaders religieux, ainsi que de nombreux producteurs agricoles parmi lesquels maman Élysée Pati et M. Rambo Ambo, considérés comme des pionniers.

Au nom du député Crispin Atama Tabe, le président de l’Association des Amis de Crispin Atama Tabe de Faradje (AACATFA) a réaffirmé l’engagement sans faille des communautés rurales à faire de cette vision présidentielle une réalité tangible.
Le délégué de la Société Commerciale Multisectorielle (SCM) a, pour sa part, promis le soutien de l’honorable Samaki, homme d’affaires déterminé à investir dans la relance des filières agricoles locales.
Prenant la parole, l’honorable Roger Abotome Bekabisiya a appelé à rompre avec les discours d’intention :
“L’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action. Le Haut-Uele doit redevenir le grenier du pays.”
Dans un discours inspirant, le professeur Jean-Robert Nzanzi Bombiti a rendu un vibrant hommage au Chef de l’État pour sa vision d’un Congo autosuffisant et prospère grâce à l’agriculture. Il a souligné que cette initiative, née du terrain, illustre la volonté de traduire la politique agricole nationale en actions concrètes, en organisant les producteurs autour d’associations fortes, solidaires et professionnelles.

Selon lui, les objectifs de ces structures sont clairs : défendre les intérêts des producteurs face aux intermédiaires et aux aléas du marché ; améliorer la productivité grâce à la formation et aux technologies agricoles modernes ; créer des emplois pour les jeunes et les femmes ; assurer la traçabilité et la durabilité des produits agricoles et restaurer la dignité du monde paysan, longtemps relégué au second plan.
“L’avenir du Congo se cultive dès aujourd’hui”, a-t-il conclu, appelant à une responsabilité collective pour bâtir un modèle agricole moderne et durable.
Dans son mot d’ouverture, le ministre provincial Emmanuel Arama, parlant au nom du gouverneur Jean Bakomito Gambu, a salué “un tournant majeur dans la relance agricole nationale”.
Il a remercié le Président Félix-Antoine Tshisekedi pour son engagement constant en faveur du secteur agricole, ainsi que le ministre national de l’Agriculture Muhindo Nzangi, dont l’action vise à structurer les filières et à redonner de la valeur à la production locale.
Le ministre Arama a présenté le Programme Provincial “Relance Agricole 2025–2026”, axé sur : le renforcement des coopératives rurales, la transformation locale des produits agricoles, la création de partenariats public-privé, et la promotion de l’agriculture comme vecteur de dignité et de richesse durable.
“La revanche du sol sur le sous-sol n’est plus un slogan, c’est une réalité en marche dans le Haut-Uele”, a-t-il martelé, appelant la jeunesse à s’investir pleinement dans cette dynamique.
Avec la mise en place de ces associations agricoles nationales, le Haut-Uele s’affirme comme le laboratoire d’une nouvelle ère agricole congolaise, où le paysan retrouve sa place au centre du développement.
De Faradje à Watsa, en passant par les chefferies de Gombari et Logo Gambi, les communautés rurales reprennent confiance : la terre, longtemps négligée, redevient une source de fierté, de prospérité et d’espérance.
En définitive, cette initiative incarne l’esprit d’un Congo debout, où la richesse du sol supplante celle du sous-sol — non pas en opposition, mais en complément — pour construire une économie inclusive, durable et fondée sur la dignité du travail paysan.
Rédaction/François OKONDA.
