Glissement : une drôle de maladie chronique ! (Tribune de José Nawej).


Tel l’arbre qui cache la forêt, le coronavirus a faussement éclipsé quantité d’autres pathologies. Le ou la covid-19 avec ses variants rythme consciemment ou inconsciemment du vaste monde depuis plus d’un an. Pourtant, même si elle répand la terreur façon » Les Animaux malades de la peste « , cette pandémie est loin d’être l’unique mal dont souffre la RDC.

Depuis 2016, il a été diagnostiqué sur le Congo-Kinshasa, une maladie appelée en jargon médical » glissement « . Il ne s’agit pas d’une épidémie encore moins d’une pandémie. Celle-ci étant l’extension numérique et surtout géographique de celle-là.

Le » glissement » est à ranger dans la catégorie des maladies chroniques. Ces maladies de longue durée que l’on gère plus qu’on ne les guérit.

Dans ses nombreuses manifestations, le glissement touche même la CENI. Voilà que le bureau de la Centrale électorale fin mandat depuis 2019 joue les prolongations. Et ce, à moins de deux ans du prochain cycle électoral !

Ironie du sort ou pied de nez au sermon, c’est le même Nangaa et ses hommes honnis, diabolisés, ostracisés, black listés par les opposants d’hier devenus » maîtres » du pays qui continuent à officier la messe électorale ! Au regard de l’esprit de » blocage » qui enferme les chefs des confessions religieuses, il y a fort à parier que le glissement a encore de beaux jours devant lui à la CENI.

Obéissant au principe des vases communicants, le glissement au niveau de la CENI prépare le lit d’un autre glissement à vaste échelle (Président de la république, Parlement, assemblées provinciales…). Comme en 2016, ceux des Congolais à l’olfaction puissante sentent déjà le glissement à l’horizon 2023. Le retard actuel à l’allumage sur le front de la CENI se paiera cash. Et comme en règle générale, les maladies chroniques sont difficilement curables -c’est un euphémisme-, il importe tout simplement de solliciter la prescription d’une cure à vie pour en atténuer les effets sur la santé.

Seulement voilà, bien que catalogué » maladie chronique « , le glissement n’est pas vécu comme une catastrophe pour tout le monde. L’expérience renseigne que ceux qui sont au pouvoir s’accommodent des effets secondaires. Et plus long est le glissement, mieux ils se portent. Tout le contraire des autres malades. D’où la différence d’attitudes face à cette drôle de maladie chronique accommodante pour les uns et dévastatrice pour les autres.


José NAWEJ

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