Justice: les femmes de Lubunga invitées à agir pour mettre fin aux violence sexuelles (G. Lotus)

A la fin du mois de septembre 2023, l’ONGDH Groupe Lotus a mobilisé les femmes de la commune de Lubunga pour dénoncer les auteurs des violences sexuelles. Dans le cadre du projet dénommé promouvoir, défendre les droits des femmes, lutter contre les discriminations et les violences sexuelles faites à leurs égard dans la province de la Tshopo, quatre membres du Groupe Lotus ont organisé une séance d’échanges et de sensibilisation au profit de 50 femmes en provenance de diverses associations féminines de cette commune, située à la rive gauche du fleuve Congo dans la ville de Kisangani. C’était dans la salle de chez Boyoma Central, à coté du marché Isomela.

Les sensibilisateurs ont montré à ces mamans des foyers, filles mères et jeunes filles, que la violence sexuelle est un réel problème majeur de société. Les discussions ont montré que la commune de Lubunga a une situation presque unique en matière de violence sexuelle. Ces échanges visaient à impliquer davantage les femmes et les filles de cette contrée, qui sont les plus exposées et les plus affectées par les violences sexuelle et celles basées sur le genre, dans la lutte contre ce fléau qui est favorisé par l’isolement de cette municipalité, mais surtout par certains us et coutumes.

Les violences sexuelles envers les femmes ont des graves conséquences sur la vie de la jeune femme ou la fille, sur son avenir et sur la réputation de sa famille.

“Chères mamans, en bouffant doublement la dot sur votre fille est trop grave. La plupart des filles à qui leurs parent ont reçu de l’argent à cause de violence sexuelle ne font pas longtemps en mariage. D’autres trouvent difficilement un autre mari”, fait savoir John LETOKOLOMBO animateur principal de cette sensibilisation à l’allure d’une campagne. Les échanges ont montrés combien les violences sexuelles en ce milieu urbano-rural prennent d’autres dimensions.

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Banaliser les violences sexuelles faites aux femmes

Ma fille menaçait de se donner la mort si on amenait l’affaire de son viol à la police. J’ai peur de perdre ma fille bien qu’elle a été violée. Elle finira toujours par se marier après tout”.

Cette réaction est d’une jeune femme pour justifier les raisons qui poussent de nombreuses familles à pouvoir négocier avec les auteurs de viols de leurs filles. Après des discussions soutenues, ces femme se sont rendues compte qu’il serait important qu’elles refusent désormais de négocier avec leurs bourreaux. Parce qu’elles reconnaissent que trop souvent il est très difficile d’accorder la parole à la jeune fille doublement victime de violence sexuelle et de mariage forcé.

Honorine Musafiri, avocate de carrière, a lancé une invitation à ces mamans des organisations féminines pour

“quitter la peur, le silence, la banalisation des actes de violence sexuelle dans leur milieu de vie, à agir pour mettre fin à violence sexuelle envers leurs jeunes filles qui sont lourdement victimes à cause des arrangements à l’amiable errigés en pratiques tolérées dans cette commune”.

Cette exhortation fait suite au sentiment de désespoir qu’on affichaient certaines participantes. Selon elles, l’état est sensé connaître tout ce qui se passe comme violence sexuelle. Ce n’est pas à elles que doit revenir la charge d’en dénoncer les cas.

Cette banalisation est aussi et surtout liée au fait que les parents et même la communauté dans cette commune urbano-rurale minimise l’impact et que souvent ils n’arrivent pas à croire aux conséquences futures qui arrivent à la victime de violence sexuelle.

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Refuser de négocier avec le bourreau

Maître Hervé M’Fanga, un autre formateur du Groupe Lotus, a montré à l’assistance que

“par amour et respect des droits de leurs semblables, il est important de refuser de négocier avec vos bourreaux en cas de violence sexuelle commises contre l’une de vous ou de vos filles. Il faut prendre le courage de dénoncer et non plus continuer à se taire”.

Selon ce jeune avocat, les inégalité de genre sont des causes sous-jacentes des violences dont les femmes sont victimes.

La représentante des femmes protestantes et celle des mamans catholiques ont affichés leurs volontés “de briser le mur de silence contre les actes des violences sexuelles en devenant actrices et non plus spectatrices”.

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Cette sensibilisation, aux allures d’un débat houleux, a inspiré ces femmes des organisations féminines de la commune Lubunga à poursuivre les sensibilisations dans leurs différents milieux de vie.

Ernest MUKULI

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