Opposition : chacun pour soi et… suicide pour tous (Tribune de José Nawej)
Plus de doute possible. Le quatuor s’est auto-liquidé. Fayulu Madidi fait bande à part. Le leader de l’Ecidé a jeté, hier, la dernière pelletée de terre sur « la désormais défunte bande à quatre » en annonçant sa croisade pro application de l’article 64 de la Constitution. Bonjour « es trois mousquetaires » que deviennent Katumbi, Matata et Sesanga ! Mais pour combien de temps encore ? Tant la devise y afférente « Un pour tous et tous pour un » est difficilement soluble dans l’alchimie politique zairo-congolaise.
Au bord du fleuve Congo, les » histoires d’amour » politique commencent fort et finissent invariablement mal et …vite. Sans en faire l’inventaire, tant ce serait fastidieux, on peut citer à titre exemplatif Genève où Martin Fayulu -le même- fut désigné candidat commun de l’opposition face au dauphin présenté par le Président Kabila. L’encre des signatures n’avait pas encore séché que la belle alliance vola en éclats. On connait la suite.
Le mariage « princier » entre les fils de Kabila et de Tshisekedi symbolisé par l’accord FCC-CACH. Juste la nuit des noces consommée, voilà les deux tourtereaux commencer à faire chambre à part jusqu’à ce que divorce s’en suive. On ne saura jamais sous quel régime vivait le couple. Séparation de biens ? Communauté de biens ? Communauté réduite aux acquêts ?
Toujours est-il qu’après la séparation l’un des ex-conjoints emporta tout avant de contracter un énième mariage avec notamment les « cocus » d’hier dont… Moise Katumbi. Une union qui n’a pas tardé à accoucher d’une désunion qui désacralise ce qui était censé demeurer sacré.
Retour à la démarche désormais solitaire et non solidaire de Martin Fayulu. Certes, la position ou posture -c’est selon- de l’homme légendaire de la présidentielle de 2018 ne manque pas de cohérence. Il ne veut être comme ce croyant d’une certaine religion qui ne mange pas de porc mais qui en raffole la sauce ou la soupe. Ou comme cet adepte d’une autre chapelle qui interdit l’alcool mais qui travaille dans une société brassicole.
En effet, on ne peut pas intenter constamment un procès en « illégitimité » et en « irrégularité » de l’ensemble du processus électoral et …vouloir participer aux élections. Ça sonne faux.
Reste que face à une opposition ou aux oppositions frappées du sceau de chacun pour soi, c’est le suicide qui risque d’être pour tous.
Pour une élection présidentielle à un seul tour, pas besoin d’être expert ès stratégies électorales pour savoir à qui profite « ce chacun pour soi ».
José NAWEJ