Bas – Uélé / Aketi : Le professeur Dauly Ngbonda vole au secours des épileptiques. 

Le Professeur Dauly Ngbonda, sénateur, a passé deux jours en juillet dernier à Bunduki, dans le territoire d’Aketi de la province du Bas – Uélé. Il a lancé une campagne de consultations gratuites pour lutter contre l’épilepsie. Un constat amer s’est dégagé : le nombre d’épileptiques qu’il a eu à consulter.

« Ce que j’ai remarqué a dépassé tout ce que j’aurais pu imaginer. Supposant toutes choses égales, je pense qu’au cours des trente dernières années de mon absence, un nouveau phénomène a favorisé l’émergence de ces nombreux cas d’épilepsie à Bodongola. Nous devons examiner ce phénomène ».

Lors d’une interview accordée à la rédaction de rfmtv.net, le Professeur Dauly Ngbonda estime que les épilepsies font partie des maladies considérées comme négligées, et qu’elles peuvent être qualifiées de problème de santé publique chez nous.

Dans notre société, explique-t-il, ces maladies sont perçues comme honteuses, souvent attribuées à tort comme transmises par la salive ou à des sorts maléfiques. La présence d’un épileptique dans une famille peut conduire au rejet du malade, voire à la marginalisation de toute la famille. Ainsi, de nombreuses familles gardent le secret, et dans de nombreux cas, ce n’est qu’en cas de crise grand mal que les voisins sont prévenus. Cependant, après ses consultations, il ressort que les épilepsies touchent une grande partie de la population de cette région, bien qu’il soit actuellement difficile de préciser exactement le nombre de personnes atteintes.

« Estimer pour le moment le nombre d’épileptiques dans le Bas-Uélé et surtout dans le territoire d’AKETI serait mettre la charrue avant les bœufs… J’ai fait ma scolarité primaire et les deux premières années du secondaire dans ma chefferie, Bodongola. Pas un seul jour je n’ai assisté à une crise d’épilepsie chez un enfant. De Bodongola à AKETI, les rares cas d’épilepsie étaient connus de tous et les villages bien repérés. Nous étions avertis de ne pas accepter d’eau, de fruits, et encore moins de nourriture offerte par ce village lors de nos déplacements. Cela dit, il y avait très peu de cas d’épilepsie à Bodongola ». 

Face à la montée en puissance des cas d’épilepsie, le Professeur Dauly Ngbonda envisage de lancer un projet de lutte contre cette maladie dans cette partie du pays. Pour l’instant, l’approche consiste à collaborer avec les deux zones de santé d’AKETI (AKETI et Likati) avec le soutien des médecins chefs de zone, de leurs infirmiers et surtout de leurs agents de santé communautaires, sans oublier la distribution gratuite des antiépileptiques appropriés, et ainsi chercher à déterminer le nombre d’épileptiques dans le territoire d’AKETI. À l’avenir, le projet sera étendu au Bas-Uélé et ailleurs. Pour l’instant, la répartition de ces patients dans le territoire d’AKETI ne sera précisée qu’après la compilation des résultats fournis par les deux zones de santé.

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Les épilepsies sont des maladies invalidantes. De nombreux individus sont marginalisés. Des familles entières en font les frais, alors qu’il existe des moyens de les aider grâce à une prise en charge adéquate.

« Oui, les épilepsies sont des maladies chroniques, mais il en existe de deux types. Certaines ont des causes connues, il suffit de lever la cause pour guérir le patient. Même si elles sont chroniques, une prise en charge appropriée avec des antiépileptiques permet aux patients de mener une vie pratiquement normale et de s’intégrer dans la société ».

C’est un projet de longue haleine qui pourrait prendre beaucoup de temps. Il est difficile d’estimer pour le moment la durée de cette campagne de lutte contre les épilepsies.

« La lutte contre le VIH prendra combien de temps ? Le goitre et le crétinisme étaient un problème de santé dans les provinces du Bas-Uélé, du Nord et du Sud Ubangi. Après avoir démontré que la carence en iode dans les aliments consommés dans ces régions en était la cause et lorsque la politique a interdit la consommation de sel non iodé en RDC, où en sommes-nous aujourd’hui ?»

C’est dans le cadre de la finalisation du projet de cette campagne de lutte contre l’épilepsie que le Professeur Dauly Ngbonda séjourne actuellement en Europe.

La Rédaction.

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