CULTURE : Retour sur une édition du Festival Ngoma qui a tenu ses promesses.

26 Août 2023, le Coordonnateur du Groupe TACCEMS Asbl, Ma Gloire BOLUNDA, annonce, vers 21 heures 02 minutes, la fin du Festival Ngoma, 13^ième édition devant une foule immense composée à 60 % des jeunes.  « Sur ce, je déclare close, la 13^ième édition du Festival Ngoma, et nous nous fixons rendez vous pour l’année prochaine ». Cette édition s’est tenue du 20 au 26  Août 2023 à l’Espace Culturel Ngoma.

Plus de 65 dossiers reçus lors de l’appel à participation, pour 13 retenus, la sélection de cette 13^ième édition a été rude.  Au finish, la ville de Goma a fourni quatre spectacles, la ville de Lubumbashi en a donné deux, Kinshasa été présente avec deux spectacles, Bukavu avec un spectacle et Kisangani a offert trois spectacles, dont une création du Groupe TACCEMS Asbl pour le compte du Pôle Culturel Est.  La ville de Kolwezi, pour des raisons d’ordre logistique, n’a pas pu effectuer le déplacement de Kisangani pour célébrer cette fête de la culture. Hormis les spectacles de théâtre, de slam et d’humour, cette édition a connu une série de formations sur la danse contemporaine, l’humour et le slam. Ces formations ont été animées respectivement par Fabrice Mukala du ballet national du Congo, Mwami Balan, Directeur de Goma rire Festival et Hervé Mushagalusa dit Mérou Mégaphone, coordonnateur du Collectif Bukavu Slam Session. La quatrième formation autour de la mutation d’une asbl en une structure génératrice des revenus n’a pas eu lieu pour des raisons d’ordre logistique. Un tableau qui affiche plein auquel on ajoute les rencontres journalières des festivaliers pour des échanges –  conseils autour des spectacles joués pendant le festival. La cerise sur le gâteau est, sans nul doute, une série de concerts à l’esplanade de l’Espace Culture Ngoma avec les grands noms de la musique boyomaise.

Les compagnies sélectionnées ont, dans la majorité,  donné le meilleur d’elles – mêmes avec des spectacles à la hauteur. Cependant, certains spectacles n’ont pas, selon l’avis des experts, répondu aux attentes du public averti de Kisangani. L’on garde encore à l’esprit les bonnes prestations des humoristes Alain Esongo et Prisca Kanyere – the drunker– de la ville de Goma. Deux spectacles qui ont laissé des traces indélébiles dans les annales du Festival Ngoma. En commençant par « Cri du Cœur » du Groupe TACCEMS Asbl jusqu’au stand up de Prisca, « sous l’art », en passant par « le lac » de la seringu’art, « Lettre à Patrice Lumumba » de Clasas, « La résistante » de Yampa Création, « Transe infernale » de Ngemba théâtre, « Solest » de Mérou Mégaphone, « Stylo et plume qui se mêlent » de Bila et Augustus, « Bric à brac V, les cris des larmes » de Eureka Théâtre, « CEPGL » de Alain Esongo, « Sauves les voyous 2 » de Mwami Balan, « l’évangile du mort vivant » de GAARJ, et « Au nom de l’art » de Attaquant théâtre, le public boyomais du Festival Ngoma a vécu, une semaine durant, à une variété des styles aussi bons et meilleurs les uns que les autres.

Pour Ma Gloire BOLUNDA, coordonnateur du Groupe TACCEMS Asbl, le comité d’organisation du festival s’est donné à fond pour offrir un plat varié et diversifié au public de Kisangani. Cependant, il souligne que toute œuvre humaine peu souffrir d’imperfections qui ne dépendant pas forcément de la bonne volonté de l’organisateur.

« Le comité d’organisation du festival Ngoma a travaillé d’arrache pied pour que ce festival soit une vraie réussite. Cela se justifie par la qualité de l’organisation, la qualité du spectacle et la qualité même des compagnies sélectionnées. Toutefois, il y a des paramètres inhérents à l’organisation qui peuvent, à un certain point, affecter le bon déroulement des activités. Cela n’empêche, cependant pas, à la fête culturelle de garder toute sa saveur. Les erreurs et les imperfections sont parfois nécessaires pour nous permettre d’améliorer ce que nous allons entreprendre demain ».

Sur le plan de la communication, le Groupe TACCEMS Asbl a mis les bouchées doubles pour faire participer la ville entière de Kisangani, en particulier, et le monde, en général. Pour ce faire, tous les spectacles étaient diffusés sur les antennes de la RFM Tv, Radio et Télévision Force des Médias, partenaire privilégié du Festival Ngoma, mais aussi sur la page Facebook du même média pour permettre à ceux qui n’ont pas pu effectuer le déplacement de suivre et participer à cette fête culturelle.

Pour plusieurs, la treizième édition du Festival Ngoma a répondu positivement aux attentes de son public, à l’instar d’un festivalier du Grand Kivu qui s’est exclamé au quatrième jour du festival,

« C’est énorme ce que vous faites. J’aimerais que des tels évènements se tiennent deux ou trois fois par an »

Un souhait, mais qui nécessite des moyens conséquent pour y parvenir. A en croire, les organisateurs, ils ont déjà de la peine pour réaliser cet évènement annuellement, car les moyens ne suivent pas. Occasion pour ces derniers de témoigner leur reconnaissance à Africalia Belgium qui les accompagne depuis plus de dix ans.

La Rédaction.