CULTURE : Mérou Mégaphone, « découvrir, apprendre et partager à travers le slam ».  

Merou Mégaphone, de son vrai nom Hervé Mushagalusa, est un slameur plein des potentiels. Pas très  éloigné de la vingtaine et proche de la trentaine, ce jeune de 26 ans passe pour le percusseur du slam dans la ville de Bukavu, au Sud – Kivu, en République Démocratique du Congo. Avec ses cheveux dressées sur sa tête comme la crête d’un coq, ce jeune n’inspire rien si on ne le connait pas.

Sa passion pour le Slam est venue de la lecture des livres, comme pour dire que la lecture est une seconde école. Après chaque lecture, il avait et a toujours pour habitude de noter l’essentiel de ce qu’il comprend. Cette culture l’a amené aux mots, les connaître chacun dans sa propriété, chacun dans son champ lexical.

Un jour, il tombe sur une note sonore ou quelqu’un scandait des mots au dessus de la musique. C’était Grand Corps Malade et on lui aurait dit, selon lui,  que c’était du Slam. Depuis, ces synthèses-là, d’après chaque lecture d’un livre, lui sont devenus des textes de Slam qu’il aime bien dire et scander à son tour.  

« J’ai aussi des références du rap en général, américain, avec 2 PAC, français, avec MC SOLAAR et bien d’autres repères musiciens lyricistes ».

Son plus grand succès est de réaliser chaque jour que c’est lui l’instigateur du slam à Bukavu à travers la première soirée slam  organisée dans cette ville et qui était dénommée « la bouche parle mais l’âme dit« . Après ce spectacle, naquit le collectif « passe-moi l’mike » qui, aujourd’hui, est devenu « bukavu slam-session/passe-moi l’mike asbl ». Cette asbl  produit des soirées Slam dans plus d’un coin de la ville de Bukavu. Il fait parti également du collectif de slameurs des grands Lacs lequel lui a donné l’opportunité de créer « vuga festival » qui  se déroule à Bujumbura. Il est aussi facilitateur des ateliers d’arts oratoires dans des écoles et permanent à l’Institut Français Bukavu et à l’espace culturel kwetu art.

Son parcours est parsemé d’embûches et des réussites. Cela semble évident car faire l’art au Congo est à la fois difficile et compliqué, étant donné que les structures de promotion sont peu nombreuses. Le Slam particulièrement, demeure un art jeune au pays et en Afrique, du coup, son exercice nécessite beaucoup de patience et du respect du processus d’évolution.

« Mais, faut quand même avouer que dans ce combat, je ne suis pas seul. Certaines personnes ou entrepreneurs culturels répartis entre Bukavu, Goma, Kisangani, Bujumbura, Kinshasa,… ont compris que ce dernier en vaut la peine et qu’il y a déjà des produits slams présentables dans la région ».

Mais il garde un mauvais souvenir dans son parcours de slameur. Quelqu’un lui a, un jour, dérobé ses idées après le dépôt d’un projet intéressant pour lui et pour Bukavu slam-session.

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« Il a reçu un financement et nous non. J’étais dépité mais des bourdes comme ça t’apprennent à être meilleur prochainement ».

Pour Patricia Mugoli, une slameuse de Bukavu, Mérou mégaphone fait parti de la première génération de slam-poésie au Sud-Kivu. Il est l’un des fondateurs du collectif Bukavu slam session qui est un collectif des slameurs, comédiens, musiciens et rappeurs. Il a également été parmi les premiers à réaliser un spectacle de slam-poésie de plus d’une heure sur scène.

« Il est apparu dans plusieurs festival de la sous-région de Grand Lacs dont Badilika Youth Festival, Vuga festival et d’autres. Actuellement il est coordinateur du collectif Bukavu slam session et il a à son actif un album de slam intitulé Solest (soleil de l’est). Cet album décrit le vécu quotidien des gens de l’est de la RDC et est un hommage aux figures de proue de la révolution du monde entier ».

« J’ai la preuve que j’obtiens tout ce que je veux jusqu’à présent. Dieu merci ». C’est avec cette phrase que Mérou Mégaphone parle de ses perspectives d’avenir.

« Ma motivation reste la même. J’espère que Dieu me donnera un jour l’opportunité de créer une école régionale des arts oratoires où tout jeune viendra apprendre et s’y produire. C’est l’ultime. En attendant, j’ai un programme Slam que je propose déjà avec mon équipe dans certaines écoles de Bukavu pour suivre tranquillement mon chemin ».

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Il  compte sortir une franchise « les aventures 2.0 de l’oncle mérou » qui sera un spectacle de conte détaché sur plusieurs volumes, et, ensuite faire la tournée de son album et spectacle SOLEST, apprendre et poursuivre sa formation en anglais pour sortir un projet slam en anglais, et former les nouveaux slameurs, voyager pour découvrir, apprendre et partager.

Mérou Mégaphone a été invité à la trezième édition du festival Ngoma à Kisangani. Il a présenté son spectacle-slam «Soleil de l’Est». Devant une foule nombreuse, cet orateurs qui maitrise bien son art, a su captiver le public.

«Ne rêve pas de ma mort, j’ai rendez-vous avec la liberté de mon corps et de mon âme».

La Rédaction.

4 thoughts on “CULTURE : Mérou Mégaphone, « découvrir, apprendre et partager à travers le slam ».  

  1. Vas … Vas… Vas encore plus loin mon frère ✊🏿🌞✨

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