Double salubrité : médiatique et…politique (José Nawej)

Pour sûr, un 3 mai pas comme les autres dans l’histoire de la presse rd congolaise. Et pour cause, la célébration de la 30ème journée mondiale de la liberté de la presse coïncide avec l’avènement de la nouvelle loi sur la presse. Une loi qui charrie quantité d’aggiornamentos, de mises à jour, d’innovations susceptibles de matérialiser la nécessaire salubrité médiatique. Pourvu que toutes les parties prenantes passent de résolutions aux actes.

Ce qui n’est pas acquis. La RDC étant connue pour sa capacité légendaire à produire de beaux et bons textes dans tous les domaines pour, par la suite, ne pas les appliquer. Aux Congolais d’aujourd’hui de tordre le cou au proverbe selon lequel « les grands diseurs ne sont pas les grands faiseurs« .

Peut-être- c’est un euphémisme- qu’il faudra bien une dose de salubrité …politique pour voir les décideurs congolais commencer à mettre en œuvre des tonnes de décisions, résolutions et tutti quanti qui sanctionnent le nombre himalayen d’assises organisées dans le pays.

Salubrité politique ? Absolument. L’overdose inflationniste de partis politiques ne saurait nullement concourir à ce nécessaire assainissement de l’espace décisionnel du pays. A quel type de démocratie et de gouvernance peut-on s’attendre lorsque des partis politiques naissent par centaines chaque année? Au point que la seule plateforme présidentielle revendique -comme un haut fait -plus de 400 partis politiques ! Et donc, potentiellement en toute logique, autant d’idéologies et de visions dans un pays pourtant abonné voire scotché depuis des lunes à un seul défi existentiel : comment améliorer l’ordinaire fort peu enviable du plus grand nombre.

Ce n’est pas avec la ribambelle de partis politiques que l’on arrivera à relever ce challenge. Bien au contraire, comme dans la presse avec ses moutons noirs qui polluent la profession; ce trop -plein de formations politiques « aussi alimentaires que folkloriques » vicie la gouvernance du pays. On en a eu un amer aperçu à l’occasion de la sortie officielle de l’Union sacrée de la nation.

Les Congolais d’un certain âge ont pu faire un parallèle avec des scènes ubuesques du seuil des années 90 durant lesquelles des partis politiques naissaient à un rythme effréné. Et par un effet domino, des journaux avec la boutade « un journal, un homme politique« . Et aujourd’hui, des stations de radios et des chaines de télévisions à foison.

Vivement donc la salubrité médiatique et …politique ! Ou plutôt dans l’ordre inversé.

José NAWEJ

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