Du sermon de Lubumbashi à l’exhortation de Houston.

Comme un air d’homélie pour les Catholiques, de prédication pour les Protestants ou encore de prêche pour les Musulmans. A Lubumbashi, » notre Fatshi national » a prêché le respect mutuel pour une cohabitation pacifique entre les communautés katangaise et kasaienne vivant au Katanga.

Opportun comme message ? Cela tombe sous les sens. La conférence ou la table ronde -c’est selon- portait précisément sur la cohabitation entre Katangais et Kasaiens dans l’espace Grand Katanga. Important comme exhortation ? Assurément. Sans le vouloir vivre ensemble, point de nation et donc point de pays. Suffisant comme antidote aux tensions intercommunautaires ? Evidemment pas. Il faut bien plus que les mots et les recommandations frappées du sceau de bon sentiment pour faire baisser la température dans le chaudron katangais. De même que la vertu s’entretient, de même le vivre ensemble a besoin de balises pour ne pas s’éroder.

En l’espèce, on ne saurait faire en amont l’économie d’une réponse humanitaire d’abord et économique ensuite pour freiner l’exode massif et non maîtrisé des compatriotes du Grand Kasai vers le Katanga. On ne saurait non plus résoudre l’équation par une espèce de course à l’échalote sur le slogan, certes humaniste , généreux et sympathique , » non au tribalisme » sans s’interroger sur des actes officiels comme officieux qui font le lit du tribalisme . On ne saurait non plus confondre les postures et agendas situationnistes des hommes katangais du pouvoir avec les vrais enjeux existentiels du vouloir vivre ensemble. Pas donc sûr que les assises de Lubumbashi aient permis d’aborder la question dans ses véritables contours. A la lisière de la saison sèche dans le Sud du pays, on a l’impression que l’on a mis la poussière sous la moquette quoi qu’épaisse du palace lushois où se tenait la Conférence. Avec le risque qu’une fois la grand-messe terminée, les démons non exorcisés reviennent au galop.

Très loin du pays, Jules Alingete y est allé de son exhortation envers des …investisseurs américains. Le célèbre patron de l’IGF s’est lancé dans un plaidoyer pour la bonne cause.

Problème, l’inspecteur général des finances prêchait plus converti que lui. Il informait plus informé que lui.

Comment en effet brosser les avatars d’une guerre vieille d’un quart de siècle au public américain dont le pays légal et le pays réel connaissent mieux que les Congolais les tenants et les aboutissants ? Ce sermon de Houston sur » la fin de la guerre » en RDC a juste eu le triste mérite de valoir, au pays, des foudres de… guerre contre son auteur.

José NAWEJ

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