ECONOMIE : Face au COVID – 19, un chaos économique guette la République Démocratique du Congo.

La pandémie du COVID – 19 sévit depuis près de trois moi dans le monde et la République Démocratique du Congo n’est pas épargnée. Déjà, nous enregistrons 81 cas, dont 6 morts et 3 guéris au 29 mars 2020. Cette situation semble préoccupante au regard de son économie qui est, selon César BANGO BANGO, économiste de formation, une petite économie à 90 % extravertie, c’est-à-dire qui dépend pratiquement de l’extérieur. Il pense que face à cette pandémie, si le gouvernement ne trouve pas des stratégies efficaces pour la survie du pays et de l’économie nationale, amènera tout simplement au chaos économique.

César BANGO BANGO pense que l’Humanité elle-même, dans le secteur économique, est secoué. Que dire de l’économie nationale congolaise qui dépend totalement de cette économie mondiale ?

La RDC aura à affronter le choc que l’économie mondiale aura à subir avec cette épidémie. L’humanité cherche à stabiliser l’évolution du virus et chaque pays cherche à protéger son économie interne. Mais là ce sont des grandes économies. Mais la RDC n’a presque rien à dire à l’échelle internationale et n’aura qu’à subir.

« Pour l’instant, le Gouvernement devra songer à éponger ce choc qui viendra de l’extérieur, d’autant plus que je ne vois pas, à court terme, une politique à éviter ce choc-là. C’est-à-dire bien veiller sur la balance commerciale, le taux de change et d’autres paramètres qui vont nous aider à tenir un tout petit peu parce que le choc viendra, mais comment l’éponger. Ça doit être vraiment le pilier d’une politique à court terme que le Gouvernement doit choisir »

Par chaos économique, César BANGO BANGO explique que devant des événements de l’ampleur du coronavirus, il y a une première chose qu’on va remarquer : une hausse très généralisée sur le marché. Tout simplement parce que la population va essayer de réfléchir par anticipation en prévoyant une rareté proche. C’est donc, selon lui, une hausse qui ne sera pas d’origine de la loi de l’offre et de la demande mais d’une origine psychologique car c’est la population qui va anticiper.

« En effet, il y aura bel et bien rareté car nous dépendons totalement de l’extérieur, tous les produits manufacturés viennent de l’extérieur. Dans la situation actuelle, chaque pays veut rester une économie fermée. Mais la RDC ne saure rester une économie fermée pendant que nous n’avons pas les produits manufacturés. Donc il y aura rareté à l’intérieur du pays et une rareté qui va amener la hausse des prix, la perte de la valeur monétaire. Si le Gouvernement n’est pas assez fort pour éponger ce choc par des mesures efficaces, il y aura une panique économique et l’économie sera désarticulée de crainte que nous ne recommencions tout à niveau comme vers les années 1993 – 1994 lorsque l’économie était par terre. Et si nous tombons à ce niveau, il va nous falloir des mesures de sauvetage à haut niveau ».

En abordant l’aspect social, notre interlocuteur estime qu’il sera très difficile que la population se plie à 100 % au mot d’ordre de confinement. L’économie interne congolaise est une économie de consommation car le congolais travaille et touche son salaire pour en consommer presque la totalité. L’épargne n’existe pas et il n’y a pas un système des provisions. Imposer des mesures de confinement à une telle population, sans autres mesures d’urgence, c’est l’amener à la mort ou le pousser au boycott de celles – ci. La suppression des factures d’eau et d’électricité et demander aux bailleurs de ne pas faire pression sur les locataires ne suffisent pas parce qu’il y a les besoins quotidiens qui vont se présenter.

« … vous avez supprimé l’impôt, les factures de consommations d’eau et d’électricité mais la population qui doit être confinée doit manger. Elle va manger comment ? ».

La rédaction

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