Elections: le oui, mais…des chancelleries occidentales (Tribune)

Dans les communiqués à forte teneur diplomatique, si le diable n’est pas dans les détails, il est à chercher entre les lignes. Ainsi, en est-il de la déclaration conjointe des ambassades occidentales sur le processus électoral et l’exercice des libertés fondamentales en RDC.

Si les chancelleries des pays communément « partenaires traditionnels de Kinshasa » se félicitent des efforts déployés par la CENI, c’est vite pour nuancer -c’est un euphémisme- ce satisfecit par quelques bémols. « Nous recommandons vivement à la CENI de s’engager avec un maximum de transparence et de réactivité, en dialogue avec toutes les parties prenantes, afin de renforcer la confiance de la population congolaise dans les résultats de ces efforts« .

Le oui, mais…concerne aussi le nettoyage interne du ficher électoral et de l’audit qui s’en est suivi. « Cependant nous constatons les préoccupations que la mise en œuvre de l’audit n’a pas favorisé la perception par le public d’un contrôle indépendant et transparent, manquant ainsi une occasion importante de renforcer la confiance de toutes les parties prenantes« .

Une analyse quantitative de contenu permet de relever la récurrence -loin d’être une occurrence -de « renforcer la confiance de la population congolaise et de toutes les parties prenantes« . Pas besoin d’exégèse particulière pour inférer que cette insistance sur le « renforcement de la confiance de toutes les parties prenantes » est, du point de vue des chancelleries occidentales, -pas seulement du reste- la condition sine qua non d’un processus électoral inclusif.

Or, à en juger par les faits, on est encore loin d’en prendre le chemin. Pour de bonnes ou de mauvaises raisons, l’opposition réelle dans toute sa diversité ne prend pas part au pré-marathon électoral. Dans son rôle de faire- valoir et/ou de variable d’ajustement, « l’opposition gentille » peine à conférer de l’inclusion au processus électoral en cours.

Moralité, si les choses restent en l’état, difficile de parier un kopeck sur des élections à base socio-politique élargie. Avec tous les risques de conflits de légitimité que des Congolais normalement constitués peuvent craindre. Et même redouter.

D’autant que les prémices en matière des réponses aux tentatives de manifestations publiques de l’opposition ne sont pas frappées au coin des délices. Bien au contraire. Là aussi, de chancelleries feutrées des capitales occidentales sortent la petite musique bien connue de Congolais.

« Nous réitérons nos préoccupations concernant l’usage excessif de la force en réponse aux récentes manifestations, les restrictions imposées à la liberté de mouvement ainsi que les arrestations arbitraires« . Tocsin ? Ça y ressemble.

José NAWEJ

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