ESU / Grèves illimitées : ce vieux répertoire devient désuet et abject. 

Une énième grève déclenchée par le RAPUICO, Réseau des Associations de Professeurs des Universités et Institut Supérieurs du Congo. Ces grèves deviennent un refrain de mauvais goût et fatiguent. On aurait souhaité une grève illimitée – au vrai sens du mot – et qui aboutirait à la résolution de toutes les revendications des enseignants, une fois pour toute.

On est vite tenté de croire que les dirigeants de ce RAPUICO se font soudoyer chaque fois par le Pouvoir en place pour se rétracter à chaque fois qu’une grève est déclenchée, à chaque fois qu’ils engagent un bras de fer. On croirait vraiment que c’est une sorte de menace en l’air et vide de sens pour se faire corrompre et gagner un peu d’argent.

Et pour cette fois – décision du 15 février de l’année en cours – sans réfléchir, ils déclenchent une grève illimitée en étant conscients de la situation sécuritaire qui prévaut à l’Est du pays, pendant que toutes les énergies convergent vers le Nord – Kivu pour résister face à l’ennemi, et gagner cette guerre injuste que nous impose le Rwanda et son protégé, le M23. Presque sûrs que les politiques n’ont pas le temps nécessaire de se pencher sur un dossier qui devient monotone et qui, chaque fois, fait du sur place. Presque sûrs que les décideurs politiques se disent entre eux : « laissez – les râler. Ils vont se fatiguer et, d’eux – mêmes, ils reprendront les enseignements ».

C’est un peu comme un enfant qui pleure et qui se rend compte que personne ne fait attention à lui. Il augmente le rythme et le volume de ses pleurs espérant attirer l’attention des gens et se voir offrir des friandises. Finalement, épuise, il s’endort sans obtenir ce qu’il voulait, et la vie continue. 

On donnerait raison à certaines personnes qui disent que ce sont es intellectuels qui tuent ce pays.

Que disent les accords ? Vous aurez des gros salaires ! Des primes de recherche ! Quoi encore ! Les mêmes revendications durent depuis des années et, à chaque grève déclenchée,  aucune concrétisation des promesses ne suit, et, à chaque fois, vous reprenez les chemins des universités.

Bibwa 1, Bibwa 2, Nsele et quoi encore ! Nous savons déjà le refrain : le Gouvernement prend l’engagement de répondre positivement aux revendications des enseignants, etc. Et un autre communiqué va être publié : Vu que…Attendu que…Au regard de…patati patata, la mesure de grève est levée.

Les appels aux grèves deviennent tellement embêtantes jusqu’au point de diviser le corps des enseignants. Certains ayant compris que le lapin ne se transformera pas en vache de si tôt.

Retenez aussi que plusieurs fonctionnaires de l’Etat sont dans une situation similaire ou peu enviable que la vôtre. Vous pensez qu’ils n’ont pas le droit d’aller en grève ! Ils se sont résignés, ou alors ils ont compris que rien de bon ne sortira de nos dirigeants.

C’est comme si on te dit : ou tu accepte nos conditions de travail, tu reste. Ou tu ne les acceptes pas, tu te casses.

De deux choses, l’une. Ou vous entrez en grève jusqu’à ce que vos revendications soient satisfaites, ou vous prenez la craie, et on entendra plus ce refrain acerbe, abject et nauséabond qui commence à être déclassé par les discothécaires.

Ma Gloire BOLUNDA

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