Et Bunagana, Masisi et Rutshuru dans tout ça ?

Les symptômes d’un Quoi de neuf à Bunagana, Masisi et Rutshuru? Rien de spécial. Rien ne bouge. Rien à se mettre sous la dent. Donc, rien à signaler. Bref, c’est le statu quo.

Il n’y a par conséquent pas de quoi s’alarmer outre-mesure. En tout cas, pas matière à urgence. Juste le service minimum fait du refrain aussi imprécatoire qu’incantatoire contre le M23 et le Rwanda. Des condamnations autant de principe que de circonstance qui ponctuent invariablement les rencontres entre plénipotentiaires. Et même des sommets de chefs d’Etat ! Les fameux processus de Luanda et de Nairobi sont « mangés » à toutes les sauces dans les palais et autres palaces lambrissés de Kinshasa, Luanda, Nairobi, Addis-Ababa, Washington, New York…

Vu de Bunagana, Rutshuru et Masisi, ces beaux et généreux discours sonnent comme du blabla tant qu’ils ne sont pas suivis d’actions concrètes. Du reste, eu égard au nombre incalculable de sommets sur la crise dans l’Est de la RDC, les Congolais ne savent même plus à quel « sommet » se vouer.

Tout se passe comme si « la main noire…plutôt blanche » qui est derrière l’agression-business voici un quart de siècle s’attèle à « installer » la guerre dans l’Est de la RDC dans la catégorie de conflits « routiniers« . A travers le vaste monde, il est des guerres qui s’inscrivent dans la durée et finissent par faire partie du décor. Ainsi naissent les guerres banalisées et finalement oubliées.

Si l’on n’y prend garde, Bunagana, Rutshuru, Masisi risquent de ressembler à ces « points chauds » de la planète dont la « communauté internationale » parle juste pour se donner bonne conscience. Le conflit israélo-palestinien est l’exemple type de ces crises dont on parle depuis au moins un demi- siècle sans faire droit à la partie lésée qu’est la Palestine !

Que de résolutions depuis celle de… 1967 consacrant la solution à deux Etats. Sur le terrain, c’est Israël qui profite du statu quo en grignotant des pans du territoire palestinien. Mutatis mutandis, gare au syndrome de la banalisation du conflit. En tout cas, les symptômes d’une guerre routinière s’amoncellent.

En donnant l’impression que l’occupation de Bunagana et des portions non négligeables de territoires de Masisi et de Rutshuru ne nous empêche pas de boire, de danser et de dormir, nous risquons de fournir par l’absurde la caution à la balkanisation. Si le résultat mi- figue, mi- raisin de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord- vaut bien une table ronde d’évaluation, Bunagana vaut bien une piqure de rappel.

José NAWEJ

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