Et quid du « retrait accéléré » des agresseurs rwandais ?

Du haut de la tribune des Nations-Unies, Félix-Antoine Tshisekedi s’est prononcé pour un retrait accéléré de la MONUSCO. Pour ne pas prêter le flanc à la moindre ambiguïté dans la lecture de l’option de Kinshasa, le Président a même fixé un deadline: fin décembre 2023. C’est-à-dire dans trois petits mois.

Dans ce pays au consensus rare, le départ des casques bleus de l’ONU est l’un des rares sujets sur lesquels une quasi- unanimité se dégage. Souverainisme chevillé au corps et au cœur en bandoulière, les Congolais sont d’autant plus enclins à se déterminer comme Etat adulte que le contingent onusien (MONUC-MONUSCO) ne paraît pas avoir réussi sa mission un quart de siècle après son déploiement. Les massacres des populations rd congolaises dans l’Est n’ont jamais cessé. Ironie du sort, ce sont les experts de l’ONU qui constatent et documentent les violations à répétition de l’intégrité territoriale de la RDC par l’armée rwandaise. Sans suite. Par son inaction, la MONUSCO a même réussi l’exploit de fédérer les Congolais sur l’impératif de son retrait.

Reste qu’une chose est de demander voire d’exiger le départ en procédure d’urgence du contingent onusien, une autre est de s’assurer que le vide ainsi crée sera comblé tout aussi rapidement. Car, s’il est de bon ton de relever l’inefficacité sur plusieurs plans de la MONUSCO, il ne faudrait cependant pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

Dans ce pays-continent où le maillage territorial, administratif, logistique est fort limité -c’est un euphémisme -l’intendance de la mastodonte onusienne pallie les insuffisances de l’Etat. Surtout dans l’Est de la RDC.

En plus, le retrait accéléré de la MONUSCO ne devrait donc pas occulter le vrai défi des Congolais. A savoir laver l’affront au front que constitue l’occupation des pans du territoire national par l’Armée rwandaise. Pas seulement. Le départ des casques bleus ne devrait donc pas être l’arbre qui cache la forêt.

Pendant près d’une demi-heure de grand oral, les Congolais meurtris par l’agression ont tout entendu de la bouche de leur Président. Sauf…la libération voulue « accélérée » de Bunagana, Masisi et Rutshuru de l’emprise du Rwanda et de ses supplétifs du M23. Inquiétant au crépuscule du quinquennat et à trois mois des élections générales.

José NAWEJ

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