Fatshi d’abord, le reste après … (Tribune de José Nawej)
L’heure de la « Fatshimania » a sonné. L’Union sacrée se met à l’heure de « c’est Fatshi ou personne«. Une espèce de course à l’échalote sur le thème « plus fatshiste que moi n’est pas encore né« . L’un après l’autre ou l’un à la suite de l’autre, chaque parti ou regroupement politique de cette méga-plateforme, véritable réplique et…relique du FCC, va déclarer urbi et orbi son soutien à la candidature de Félix-Antoine Tshisekedi pour un second mandat à la tête du pays. Congrès, mini-congrès, convention… peu importe le format. Pourvu que le point d’orgue soit l’ode à « notre Fatshi national« .
De fait, l’enjeu des grands-messes dont l’UNC de Vital Kamerhe a donné « le la » est le plébiscite du Président sortant comme candidat unique ou commun -c’est selon- à la magistrature suprême. Le reste compte pour du beurre.
Y aurait-il matière à se féliciter de cet unanimisme qui se dessine ? Une question à ne surtout pas poser à l’homme du 24 janvier 2019. Lui qui verrait dans ce triomphe la préfiguration de sa victoire électorale en décembre prochain. Lui qui est en passe d’accomplir « l’exploit » de son prédécesseur. A savoir appâter -l’impérium aidant- le gros de la classe politique en vue de se constituer une majorité passablement hétéroclite voire composite à la devise aux antipodes de celle de « Trois mousquetaires » cher à Alexandre Dumas « Tous pour Fatshi, Fatshi pour tous et…chacun pour soi« .
Pas donc besoin d’attendre la reddition des comptes encore moins le programme du président sortant pour lui réitérer sa flamme. L’initiateur de l’Union sacrée est adoubé d’office. Sans le moindre débat. Les « congrès-formalité » ont encore de beaux jours devant eux.
Reste que sous des dehors d’unité et donc de solidité, l’Union sacrée comme ses devancières – le cas du FCC de Joseph Kabila- a la faiblesse d’être construite sur et autour d’un homme détenteur du pouvoir. Pas la peine d’être devin pour connaitre les ressorts-alimentaires- de l’adhésion de l’écrasante majorité de ses sociétaires. Pas sûr, cependant, que le jour où la table sera desservie -clin d’œil à la formule du Premier ministre Ilunkamba-, qu’il il y ait encore beaucoup de vocations pro Fatshi.
Evidemment pour une classe politique dont le moteur est le carpe diem, à chaque régime suffit son engagement.
José NAWEJ