Jeux de la Francophonie, CENI et … prière d’actions de grâces…

Pas d’hypothèses d’école. Mais, de vraies hypothèques. D’abord sur les IXèmes jeux de la Francophonie. Se tiendront – ils enfin vraiment ? Si oui, sous quel format ?

Ce n’est plus un secret d’Etat, le Canada francophone -autrement dit  essentiellement le Québec- ne sera plus de la partie. Jamais un sans deux, dit-on.  La Wallonie -Bruxelles, c’est-à-dire la Belgique francophone,  opte pour le service minimum.

 Moult jurisprudences en bandoulière, les initiés aux arcanes de la géopolitique mondiale subodorent déjà  l’effet domino pour les  pays du Nord qui se trouvent être les principaux bailleurs de fonds de la Francophonie. A savoir que si elles  ne font pas l’impasse sur les jeux de Kinshasa, la Suisse romande et la France risquent  d’emboiter le pas à la Belgique francophone avec des participations de témoignage. La boucle serait ainsi bouclée. Les jeux seraient ainsi dévalués avant même d’  avoir commencé.

Une fois qu’on aura fini de puiser dans le registre archi convenu de la condescendance des pays du Nord à l’égard du sud global  pour voir la paille dans l’œil du voisin, il faudra bien voir aussi la poutre dans notre œil.

Dès leur genèse,  ces IXèmes jeux n’ont pas échappé à quantité de   » sports nationaux »  que sont les détournements de fonds publics, le népotisme, le clientélisme et last but not least bust, le clientélisme ! Des vices qui ont impacté négativement l’avancement des travaux. 

 Ce n’est pas tout. Comment peut-on séduire à l’international en envoyant des signaux d’un pays en proie à des tensions politiques ? A quoi servent des postures  » matamoresques  » pour un pays qui s’apprête à accueillir des jeux d’envergure quasi mondiale ?

Deuxième tableau : la CENI. Comment obtenir les élections inclusives si Pouvoir et Opposition réelle se regardent comme chiens de faience ? Comment rêver d’élections apaisées dans un climat où les arrestations aux contours  »  très année de plomb  » sont à nouveau de saison ?   Comment espérer mettre un terme à la sempiternelle crise ou querelle de légitimité si les parties prenantes ne sont d’accord sur à peu près rien. A part sur leur désaccord ?

 Certes, le Président de la CENI a pris une  initiative louable en prenant langue avec les opposants. Pour nécessaire qu’il soit, ce geste n’est sans doute pas suffisant. Il faut bien plus que l’engagement du numéro 1 de la centrale électorale pour briser la glace et décrisper ainsi la situation politique. Comme le baron Louis, Denis Kadima peut plaider : « faites-nous de bonne politique et je vous ferai de bonnes élections « .

Enfin, au pays à la religiosité à fleur de peau, il y a eu une énième matinée politique enveloppée dans une  » prière d’actions de grâces pour la Nation « . Là aussi,  on peut toujours se demander modestement si Dieu sera prompt à  agréer nos prières collectives sans une repentance conséquente assortie d’une  réconciliation préalable entre Congolais.

Moralité, hier comme aujourd’hui, la RDC donne toujours l’impression de ne pas savoir ce qu’elle veut. Et quand elle le sait, elle ne se donne pas les moyens de ses ambitions. Difficile dans ces conditions de faire   autre chose que… du surplace. Or qui n’avance pas, recule. 

José NAWEJ

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