Journée Internationale des Femmes : « les droits de la femme ne sont pas une faveur, mais un droit » (Lydie Asimwe Makuru)

Trente et neuf  ans après l’instauration de la journée dédiée à la femme, les choses avancent à pas de tortue. On a même l’impression de marquer les pas. C’est ce que pense Asimwe Makuru Lydie, Journaliste et Assistante d’enseignement à l’Université de Kisangani. Elle s’est confiée à la rédaction de la rfmtv.net.

Selon elle, les journées sont célébrées chaque année depuis 39 ans aujourd’hui, mais rares sont les femmes qui se posent réellement la question sur ce qui y a pu changer, sur leurs implications personnelles en tant que femme, et sur l’intérêt que les initiateurs de la journée ont derrière ces célébrations qui, estime – t – elles, n’ont aucun impact.

« Trente et neuf ans après, je déplore toujours le déficit criant de la communication. La majorité des femmes n’a pas la même compréhension sur ce qu’on veut atteindre en instituant ladite journée. Quand dans un salon de coiffure, aujourd’hui, j’écoute deux femmes dire : aujourd’hui c’est notre jour. La première : je veux rentrer chez moi demain matin. D’ailleurs, mon mari aussi le fait. A  l’autre de renchérir : mon homme vient de me bastonner ce matin, parce que j’ai demandé de l’argent pour aller fêter. Malgré ça, je suis sortie pour aller me faire belle et festoyer avec les autres jusqu’aux petits matins, car c’est mon droit.»

Ce qui intrigue Madame Asimwe, c’est le fait que de ces deux femmes, personne ne connaissait le thème retenu pour cette année. « Et nous nous attendons à quoi comme résultat de ce combat ? », se demande – t – elle.

Au regard de cette brève conversation saisie à la volée,  cette chercheure doctorante en médias et résolution des conflits armés à l’université protestante d’Afrique centrale pense que son hypothèse s’est vite confirmée. Les décideurs et les ONG qui militent pour les droits de femmes, ainsi que les femmes elles mêmes, doivent revenir sur l’explication du sens à accorder à cette journée, en prenant en compte toutes les couches de la gente féminine.

La journée a été placée sous le thème : « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ».

Le thème, lui-même, pense notre interlocutrice,  prouve combien les résultats sur la lutte des droits de la femme restent mitigés. Elle estime que nous devons nous interroger sur l’impact de chaque journée célébrée.

« Célébrer la journée est une chose, évaluer l’apport de celle-ci en est une autre.»

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Par ailleurs, Madame Asimwe  pense que l’un des principaux obstacles à la réalisation de l’égalité des sexes est le manque de financement pour les dépenses consacrées aux mesures en faveur de l’égalité des sexes.

« Bref, je propose que les décideurs mettent en œuvre un financement tenant compte du genre. Je ne peux pas terminer ma réflexion sans penser aux femmes victimes des violences des groupes armés, comme c’est le cas actuellement en RDC. L’utilisation du viol comme arme de guerre, les mutilations des sexes, sont à déplorer. Les droits de ces femmes sont piétinés à longueur des journées. A quel moment parlerons- nous vraiment  de l’égalité homme et femme dans ce contexte compliqué ? »

Elle interpelle les décideurs et pense que ce n’est pas une faveur  que les femmes demandent. C’est un droit et il est temps que le rythme soit accéléré en investissant réellement en faveur de la femme.

La Rédaction.

 

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