Kisangani / Social : Les portions de terre du marché central ne sont pas de rôtis à vendre ( la lucha Kisangani)

C’est avec étonnement que la lucha Kisangani, lutte pour le changement, a appris la vente par le gérant du marché central, en complicité avec la mairie de Kisangani, d’une partie du marché réservée à la construction de la chambre froide, aux commerçants qui érigent déjà des boutiques en dur tout en clamant haut et fort leur titre de propriété. Une portion de terre de 3 mètres sur 3 est vendue à 625$. Dans une déclaration du 23 avril 2020 déposée à notre rédaction, la lucha explique que le trois quart de cette somme, soit 500$ serait versé dans un compte bancaire de la mairie et un quart, soit 125$ à l’administrateur du marché pour des frais prétendument techniques.

Cette démarche, selon la lucha,

viole intentionnellement les règles de la domanialité publique qui régit les biens de domaine public de l’État, plus précisément le principe d’inaliénabilité. Ce dernier stipule qu’un bien faisant partie du domaine public, ne peut pas devenir propriété d’une personne privée. Les autorités administratives qui le gèrent ne peuvent pas le vendre, contrairement au bien du domaine privé de l’État soumis aux règles de la commercialité. En cas de contrat de cession ou de concession, les particuliers peuvent être autorisés à utiliser le bien du domaine public de l’État seulement à titre précaire.

Au regard de ce qui précède, la lucha demande au maire de la ville de Kisangani d’éclairer l’opinion publique sur le type du marché qu’il passe avec des particuliers dans la vente des espaces du marché, un bien public de l’État.

Au maire de la ville de fournir la traçabilité de ces opérations, de peur que ces sommes d’argent n’atterrissent dans les poches d’individus.
Aux instances judiciaires d’ouvrir en toute urgence des enquêtes pour tirer au claire cette situation farfelue qui frise à la patrimonialisation de l’État. Ne pas le faire serait un signal fort de l’impunité à l’heure des essais cliniques de l’État de droit.
Aux élus provinciaux, de poursuivre les efforts déployés jusqu’ici pour mettre l’autorité urbaine devant ses responsabilités.
Aux éventuels acheteurs de ces espaces à la vigilance car le marché, un bien du domaine public de l’État, est protégé par les règles de la domanialité publique à savoir : l’inaliénabilité, l’imprescriptibilité et l’intangibilité. Même en cas de concession domaniale, l’autorité administrative peut à tout moment mettre fin à ce contrat. Il vous reviendra d’assumer les conséquences après les énormes dépenses effectuées pour l’octroi des espaces et les constructions durables.

La lucha demande à  la population de Kisangani de veiller à l’intégrité du marché et de barrer la route à tout individu, ou groupe d’individus, caparaçonnés par leurs appétits voraces du lucre tendant à utiliser un bien commun, comme fonds de commerce.

A la lucha de conclure que les portions de terre du marché central ne sont pas de rôtis à vendre.

Le mercredi 22 avril, les députés provinciaux s’étaient réunis autour de ce dossier et ont formulé quelques recommandations au maire de la ville de Kisangani. Ce dernier devra signer des contrat avec les commerçants afin d’éviter à la longue tout déguerpissemnt sans préavis. Ce contrat, par ailleurs, devra mentionner la durée de l’occupation provisoire, le montant ainsi que d’autres détails importants.

L’octroi des espaces dans une partie du marché central de Kisangani aux commerçants, a suscité des réactions depuis près d’une semaine dans les médias locaux. Tandis que certains parlaient d’une vente, d’autres soutenaient plutôt une location et occupation provisoire. C’est la construction en dur qui a semblé alerter l’opinion.

La rédaction.

 

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