Lutte contre la déforestation au cœur du Bassin du Congo. Paysage de Yangambi, poumon du monde en réanimation.

RDC, Tshopo, territoire d’Isangi. A califourchon sur le fleuve Congo, le paysage de Yangambi est très connu pour la Réserve de Biosphère de Yangambi, 25 milles hectares de forêts, située dans la cité de même nom, en aval du fleuve Congo, à cent kilomètres de Kisangani. Depuis dix ans, des organisations environnementales y affluent pour lutter contre la déforestation. Des projets aussi longs que courts destinées aux activités économiques paysannes afin de réduire leur dépendance des forêts.

Dans la foulée, on a vu arriver une suite d’organisations caractérisées par la méthode et la vision à très long terme.Avec le soutien du Rainforest Journalism Fund (RJF) en partenariat avec Pulitzer Center, les reporters Orphée Fundi et Jean Fundi Kiparamoto, armés de stylographe, dictaphone et caméra, prennent le chemin de Yangambi, l’El Dorado.

L’agro foresterie autrement

Un matin de juin 2022, Mustafa, le sensibilisateur agro écologiste, conduit les reporters au rendez-vous d’un champ qui se trouve au bord de la route principale de la cité de Yangambi. Les visiteurs suivent les pas de Carine, la trentaine, et Catherine, la quarantaine, toutes agricultrices de longue date. Après avoir emprunté un dédale des sentiers emprisonnés par la broussaille, on débouche sur un champ de plantes vivrières associées aux acacias hauts d’à peu près deux mètres et demi. La sensibilisation avait peiné à convaincre.  D’après les incrédules, l’agriculture sans brûlis était vouée à l’échec. Ils s’en allèrent abandonnant la terre et prophétisant le malheur. Comme beaucoup d’autres personnes, les jeunes agricultrices sont restées pour tenter le coup. Des mois après, les acacias et les cultures vivrières poussent à merveille sur des vieilles jachères maudites. De quoi faire revenir les déserteurs.

Tandis Carine sarcle, Catherine, agricultrice depuis 15 ans, explique :

« Mon champ s’étend sur 1,5 ha. C’est ma toute première fois de planter les acacias et le manioc au même endroit sans bruler quoi que ce soit. Depuis, on plante le manioc, les arachides, les patates douces. On a observé que ça pousse en bonne santé… Ils viennent nous réclamer des champs d’acacias qu’ils ont abandonnés. Je leurs réponds que ça m’appartient ».

Quelques heures après, Mustafa conduit les reporters au bord d’une route secondaire pour voir un autre champ de manioc associé aux acacias à hauteur des genoux. Le mari de l’agricultrice absente acquiesce à chaque mot des explications données par Mustafa. Carine et Catherine font partie des dizaines de personnes convaincues sur les champs de qui la coupe en blanc précède les champs agro forestiers. Cette technique est pratiquée par FORETS et Tropenbos RDC. Elle consiste à la reprise des jachères avec l’aide des forestiers et des moniteurs agricoles. Le reboisement suit des étapes scientifiquement validées et examinés au laboratoire de biologie de bois. Le choix est tombé sur les plants et semences améliorées à croissance rapide.

Chercheur et forestier en chef de CIFOR, Principe Alowakinnou s’occupe des plantations forestières et agro forestières dans la RBY. Il. S’il recourt à plusieurs espèces d’arbres, l’acacia apportée des pays lointains reste la plus utilisée, car elle va contribuer d’ici peu à la production du bois de chauffe, du makala (charbon de bois en langue locale) et à l’alimentation de la centrale électrique, qui est en pleine construction au bord du fleuve Congo. Principe affirme avoir dépassé les prévisions :

« Je dois vous dire que le projet a pour objectif de planter 600 ha par an. De 2017 à décembre 2022, le projet doit planter environ 2000 ha. Et actuellement, nous sommes déjà à  1875 ha. Ça nous reste encore une saison. Donc, je peux déjà vous confirmer que nous avons déjà dépassé l’objectif. C’est une victoire pour le projet, pour nos plantations installées dans le paysage de Yangambi. »

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Grâce aux organisations environnementales, des milliers de gens ont trouvé du travail à temps plein ou partiel. Avec ses forestiers et près de 2 milles congolais par an, pour la plupart autochtones, l’organisation environnementale CIFOR a replanté 2 millions 500 milles arbres, plus que quiconque ces soixante dernières années. D’après Paolo Cerutti, forestier en chef CIFOR-ICRAF, il faut planter autrement et davantage vu que la RDC a encore perdu un demi-million d’hectares de forêts en 2021.

Principe souligne la différence entre plantation tout court et ce qu’il entreprend à présent :

« Les plantations du Yangambi ne sont pas de plantations industrielles. Les plantations qu’il supervise ont pour but de remplacer l’agriculture itinérante sur brûlis par l’agroforesterie sur des jachères, qui ont grignoté des pans considérables de forêts ou d’anciens vergers, palmeraies, caféiers ou hévéa. »

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L’acacia fertilise le sol. Ce qui profite aux paysans, car le rendement agricole doit être meilleur que dans la pratique traditionnelle. Le système agro forestier doit séquestrer plus de carbone. Comparé à l’agriculture itinérante sur brûlis, l’agro foresterie est économiquement viable. Le responsable de la ferme pilote soutient que celle-ci s’affirme comme un paravent efficace contre le déboisement ici comme sous d’autres cieux.

« Quand par exemple tu réunis le bénéfice agricole, écologique et économique de l’agroforesterie. En ce moment-là, c’est une technique qui peut être facilement adoptée par la communauté ».

Lisez l’intégralité de l’articles sur le site du Journal Karibu

http://karibunionline.e-monsite.com/pages/environnement-agriculture-durable/lutte-contre-le-deforestation-en-rdc-le-paysage-de-yangambi-un-poumon-du-monde-en-reanimation-dans-le-bassin-du-congo.html

One thought on “Lutte contre la déforestation au cœur du Bassin du Congo. Paysage de Yangambi, poumon du monde en réanimation.

  1. Un bon initiative mais le soucis est que le travail soit bien bien svp, j’ai eu la chance de visiter yangambi mais il y beaucoup de choses à dire

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