Manque de courant électrique à Kisangani, les médias paient le lourd tribut.

La ville de Kisangani est dans le noir officiellement depuis deux mois. C’est la conséquence de la panne survenue à la centrale hydroélectrique de la Tshopo depuis le 20 août 2021. Depuis lors, plusieurs activités tournent au ralenti avec des conséquences fâcheuses et un manque à gagner incalculable. Parmi les secteurs touchés par ce fléau, l’on note le secteur des médias. Il s’agit des radios et télévisions qui dépendent à 100% de l’électricité pour leur fonctionnement.A l’absence du courant électrique, plusieurs médias de la ville de Kisangani sont réduits presqu’en silence.


Difficulté de fonctionnement, les médias en voie de disparition 


« En cette période, notre média fonctionne avec un groupe électrogène de la marque Djanfa pour palier à la problématique de l’électricité qui sévit dans le ville de Kisangani. Cependant, l’utilisation de ce groupe électrogène consomme au moins 40 litres de gasoil par jour pour 50 $ USD. Ceci engendre un manque à gagner pour la chaîne en terme de recette contrairement à la période où il y avait l’électricité », renseigne Jerry Lombo, rédacteur en chef au sein de CCTV et Radio liberté Kisangani.


Ma Gloire Bolunda, promoteur de la radio et télévision force des médias (RFM TV), parle des difficultés énormes en cette période de manque d’électricité dans la ville de Kisangani.

« Nous fonctionnons avec beaucoup de difficultés. On a du mal à tenir le rythme s’il faut chaque fois mettre du carburant pour faire tourner la boîte. Les recettes ne  suivent pas les dépenses. C’est difficile de tourner », confie le patron de la RFM TV.


« Au niveau de la radio flambeau de l’orient (RFO) pour pallier à l’absence du courant, nous utilisons un générateur mais le gros problème ici c’est l’achat du carburant et l’entretien du générateur« , explique Laurent Kangisa, l’un des responsables de ce média de l’université de Kisangani.


Vers la réduction des effectifs dans les médias


Plusieurs journalistes de la ville de Kisangani et leurs auxiliaires risquent gros. Ces derniers sont en voie de perdre leur emploi. Certains responsables des médias de la ville de Kisangani sont obligés de réduire leurs effectifs pour ne rester qu’avec un service minimum.

« A ce niveau, on risquerait de faire partir une partie du personnel en congé technique et se concentrer sur comment avoir une énergie solaire qui ne s’arrête pas par la volonté des gens ou l’incapacité du gouvernement à remplir sa part du contrat social », précise Ma Gloire Bolunda.


La même idée est évoqué par les gestionnaires des autres médias de la ville de Kisangani qui ont du mal à rémunérer leur personnel. Les charges de fonctionnement qui deviennent exhorbitantes, constituent un disfonctionnement pour les médias.


Les annonceurs s’éloignent de plus en plus des médias. Ils trouvent moins performant les prestations des médias qui fonctionnent à pas de tortue.


Des mesures palliatives


Le problème étant inherent à la société, l’homme s’efforce d’y trouver toujours une solution. A en croire certains gestionnaires des médias de Kisangani, le recours à l’énergie solaire serait la voie idéale pour mettre fin à ce calvaire. Pourtant ce recours nécessite un budget consistant. Les médias devraient mettre en place des projets à soumettre aux partenaires pour financement.


Il convient de noter que les radios et télévisions de la ville de Kisangani, à l’exception de la radio télévision nationale congolaise qui bénéficie de l’électricité, les autres médias fonctionnent difficile. Ils émettent par intermittence et à des heures fixées par un programme réaménagé. Certaines radios émettent de 6h à 8h, de 12h à 15h et de 18h à 20h selon les cas.

Jean-Claude Fundi

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