“ Mbula ya sika, makambo ya sika” (Tribune de Ma Gloire BOLUNDA)

Je ne sais quel sens donné à ces quelques mots. Selon mon endettement, ces mots voudraient dire « Nouvelle année, nouvelles mentalités ». Autrement dit, une nouvelle manière de faire les choses dans le bon sens.

Cette phrase m’a poursuivi tout au long de ma vie depuis mon  jeune âge. Depuis que je suis né, cette phrase sonne comme un appel à la conscience, comme un appel à la conversion, conversion des mentalités.

Je pensais que l’avènement d’une nouvelle année devait aller de paire avec une nouvelle mentalité, une amélioration des conditions de travail des agents et fonctionnaires de l’Etat, une amélioration des conditions d’études de nos enfants, une amélioration des conditions des vies des populations.

Je  croyais que célébrer une nouvelle année c’est voir la paix instaurée dans le pays, c’est rendre notre pays vivable, beau, sans déchets.

Je m’imaginais que c’est mettre fin au phénomène enfants de et dans la rue, c’est mettre fin au phénomène kuluna.

Je  croyais que c’est mettre fin à la guerre à l’Est qui endeuille nos familles, qui laisse des orphelins et des veuves, des veufs, des mendiants.

Je pensais que c’est remettre nos terres occupées par des indésirables entre les mains des congolais.

Je croyais dur comme fer que c’est assurer, protéger et défendre notre intégrité territoriale.

« Mbula ya sika, makambo ya sika »

Ce slogan a toujours résonné dans mon cerveau comme un appel à nous mettre debout, à nous lever comme un seul homme pour défendre notre chère patrie,

Comme un mot d’ordre pour arrêter l’exploitation de l’homme par l’homme, de l’homme noir par l’homme blanc, de l’homme noir par l’homme noir, de l’enfant par l’adulte, de la femme par l’homme,

Comme un avertissement pour le respect des droits de l’Homme, des droits de la femme, des droits des enfants,

Comme un sifflet qui mettra fin à la corruption, aux détournements des fonds, aux retro – commissions, au phénomène des agents fictifs, aux vols, viols, pillages, aux églises boutiques, au charlatanisme, à la démagogie, aux promesses miroitantes, aux discours – espoirs sans fin qui reflètent des idées malsaines enclin au mal,  au tribalisme, à la géopolitique négative, aux groupes armés disséminés à travers le pays. 

J’ai cru depuis toutes ces années qu’une nouvelle année devrait apporter de l’eau saine, inodore, incolore et insipide – confère nos leçons de l’école primaire – à nos robinets, de l’électricité dans nos maisons, de la nourriture suffisante dans nos marmites, de l’amélioration dans le panier de la ménagère,

J’avais longtemps espéré que les années nouvelles amèneraient des routes dans nos villes, la réhabilitation des routes des dessertes agricoles, des routes inter-villes.

Pour moi, une nouvelle année signifiait valorisation de toutes ces richesses que nous vantons, mise en valeur de notre flore et notre faune.

« Mbula ya sika, makambo ya sika »

C’est exactement ce que je constate en chaque début d’une nouvelle année. 

Des nouvelles mentalités prennent place dans notre vécu quotidien.

Importation des mentalités occidentales avilissantes, dégradantes, déshonorantes : Pédophilie, mariage homosexuel, zoophilie, viol, adultère, inceste, prostitution à outrance.

Les nouvelles années apportent le banditisme urbain, la dépravation des mœurs, l’insécurité grandissante, la chosification de la personne humaine.

C’est avec une nouvelle année que je constate que, incapables et impuissants, nous voyons nos terres être arrachées par des rebelles sans foi ni loi, nos peuples sont tués, égorgés, pendus, maltraités, chosifiés,

En chaque nouvelle année, je vois une avalanche de politiciens démagogues, escrocs, menteurs,

Des députés qui violent des foules avec des promesses fausses et qui se battent plus pour leurs survies que le bien – être de la population,

Des politiciens qui se battent pour se maintenir au pouvoir quitte à truquer les élections,

Des enseignants immoraux qui font des filles qu’ils éduquent un harem de roi pour assouvir leurs appétits sexuels,

Des enseignants qui pensent qu’enseigner c’est réunir des notes dont ils ne sont pas auteurs pour  exiger de l’argent aux enseignés,

Des militaires qui insécurisent plus qu’ils ne sécurisent,

Des pasteurs – escrocs – charlatans qui ouvrent des boutiques sans marchandises, évoquant le verset « qui travaille à l’hôtel mange à l’hôtel », faisant semblant des versets « l’on mangera à la sueur de son front, qui ne travaille pas ne mange pas », recourant ainsi au fétichisme pour épater des foules,

Des étudiants revendicatifs qui pensent que la vie de la société entière tourne autour d’eux, ignorant qu’un étudiant est plus exemplaire que déviationniste.

« Mbula ya sika, makambo ya sika »

C’est vrai que les années nouvelles apportent des choses nouvelles.

C’est ainsi que les routes macadamisées sont remplacées par de la terre battue,

Raison pour laquelle les routes reliant les villes sont dans un état de délabrement avancé au point de paralyser la circulation des personnes et de leurs biens,

C’est avec raison que les prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité prennent de l’ascenseur,

C’est dans cet ordre d’idées que les agents et fonctionnaires de l’Etat restent impayés des mois et des années durant.

C’est pour cela que les hôpitaux publics souffrent de manque des médicaments

C’est pour cette raison que le médecin réclame l’argent avant de donner des soins

C’est avec raison parce que les juges applique sa jurisprudence motivée par les têtes chauves de Franklin

Les années nouvelles amènent des cohortes d’étrangers pour exploiter nos sous – sol, nos bois et exploiter notre peuple. 

« Mbula ya sika, Makambo ya sika »

Le pays se meurt

La misère s’installe

Le peuple désespère

Les parents sont devenus irresponsables devant leurs enfants car devenus incapables de les nourrir à cause du manque d’un salaire décent

La « Respublica » est entre les mains d’une bourgeoisie compradore.

J’adore ce slogan parce qu’il permet aux enfants de ce pays de composer avec l’ennemi pour piller, tuer, égorger, maltraiter et s’enrichir sur le dos de ses frères.

« Mbula ya sika, makambo ya sika ».

On garde ce slogan ?

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